Le FLN à Oran semble attendre avec anxiété ce que lui réservent les prochains jours. La situation déjà conflictuelle qui mine ses rangs laisse présager une implosion aux conséquences incommensurables. Pour mieux comprendre la situation qui prévaut dans la maison du FLN à Oran, il faudra revenir aux tiraillements vécus depuis l'arrivée des redresseurs aux postes de commande du parti. Depuis cette date, la mouhafadha a connu moult mouvements de protestation qui ont paralysé cette structure qui est toujours sous la coupe de l'aile conduite par Mustapha Abid et contestée par une large frange de militants. Actuellement, la mouhafadha est considérée par certains élus du FLN comme un no man's land où il ne fait pas bon s'aventurer et tout laisse croire que la colère sourde de la base, laborieusement contenue jusque-là, pourrait éclater dans les prochains jours, avec les prémisses de la contestation qui se font chaque jour plus présents. Vendredi, à l'occasion du renouvellement de la kasma FLN d'Arzew, la tension a été vive, ce qui a nécessité le déplacement des services de sécurité pour prévenir tout risque de débordement. Des militants qui contestaient dans la forme et dans le fond ces élections ont été empêchés de rejoindre la salle où se tenaient les élections conduites par le mouhafedh et un membre du comité central. Ces derniers ne reconnaissaient aucune légitimité à cette opération en l'absence de M. Fekki Boumédienne, désigné par la direction nationale pour superviser le renouvellement des structures de base au niveau des localités de Aïn Turck, Gdyel et Arzew. D'ailleurs, les protestataires comptent organiser dans les prochaines heures des élections «transparentes qui seront l'émanation de la volonté de la base», a indiqué un militant d'Arzew. Pour sa part, le nouveau SG, Antar Dine, fraîchement élu, a contesté l'action des protestataires en affirmant : «bon nombre de ces protestataires ont été exclus du parti car ne respectant pas le règlement intérieur. Nous avons invité tous les militants du parti sans exception et libre à celui ou celle qui n'a pas rejoint l'assemblée générale qui avait pour ordre du jour le renouvellement du bureau de la kasma». Mais ce qui laisse supposer que les prochains jours risquent de consommer la scission dans les rangs de ce parti sont les appréhensions de certains de ses militants. Un membre du comité central qui a supervisé les élections de renouvellement des structures du FLN à Aïn Témouchent a préféré ne pas commenter le déroulement de l'opération à Oran. «C'est une wilaya où le parti vit une situation particulière et je préfère ne pas en parler. Nous avons supervisé les élections de 28 kasmas à Aïn Témouchent qui se sont déroulées dans le calme, et pour Oran, les choses ne sont pas claires et je préfère m'abstenir de faire tout commentaire car le parti ici vit une véritable scission depuis des mois».