Le mouvement de redressement à Oran court-il vers son implosion? C'est du moins, ce que lui prédisent bon nombre d'observateurs depuis que la guerre que se livrent les différents clans qui le composent s'est exacerbée. On n'hésite plus parmi les rangs des partisans de Belkhadem à se réclamer d'un clan ou d'un autre. Le régionalisme, le tribalisme, les luttes d'intérêts ou encore les incompatibilités d'humeur sont les ingrédients de cette guerre que le «fardage» des façades n'arrive plus à cacher. Il faudrait remonter à la naissance de cette fronde qui mine les rangs du FLN pour comprendre ce qui se passe chez les redresseurs. Après le coup des «pitbulls» à Mostaganem, des personnalités influentes, proches du clan présidentiel, ont commencé à sillonner le territoire national pour tenter de rallier à leur cause des militants de base du FLN. Dans leur conception du coup de force, les animateurs du mouvement ont joué à outrance la carte du régionalisme. Pour la seule région d'Oran, il y eut la visite de responsables originaires de Tlemcen, de Tiaret, d'El Bayadh ou encore natifs de la région même. Belkhadem, Ould Abbas, Messahel, Si Afif, Tou et quelques autres sont venus plaider la cause du mouvement à Oran. En optant pour cette stratégie, «l'éminence grise» du mouvement est tombée dans le piège du tribalisme et du régionalisme. Résultat, les adhérents originaires de Tlemcen se sont retrouvés à disputer des postes de responsabilité dans les structures en gestation, à leurs pairs originaires d'El Bayadh, d'Oran, de Tiaret ou encore de Sidi Bel Abbès. Cette situation conflictuelle s'est répercutée sur la cohésion des structures mises en place laborieusement par ces responsables dépêchés d'Alger. Pire encore, on n'est jamais parvenu à élire une direction pour le mouvement à Oran, on s'est contenté de désigner des responsables auxquels a été confiée la mission de structuration du mouvement. Cette position des animateurs a ouvert la voie à d'autres brèches apparues dans les structures cooptées lors de la naissance du mouvement. Des militants qui se revendiquent du clan d'Oujda se sont retrouvés à verser dans le jeu de coulisses pour faire main basse sur les structures du mouvement. Des alliances d'intérêts se sont alors, tissées entre des militants originaires de M'sirda, d'Oujda ou encore de Tlemcen pour faire barrage aux prétendants natifs des autres régions de l'Ouest.