Le préjudice s'élève à 288 milliards de centimes. Ce réseau de trafiquants a pu empocher une marge bénéficiaire de 288 milliards de centimes comme gains résultant de la pratique spéculative, suivant laquelle le prix du sac du ciment à eu atteindre des seuils intolérables. Des cadres exerçant au niveau des cinq cimenteries relevant de Constantine, Batna, Oum El Bouaghi, Skikda et Sétif, des entrepreneurs, des banquiers et des dizaines d'intermédiaires, ce sont là les personnes qui formaient l'une des filières de crime organisé causant une véritable saignée à l'économie nationale, le trafic du ciment en l'occurrence. Il s'agit d'un réseau composé de 258 personnes que les services de gendarmerie relevant du 5e commandement régional de Constantine ont pu démanteler au bout d'une enquête de six mois. Ce réseau désormais mis hors d'état de nuire était dans beaucoup dans la hausse fulgurante du prix du ciment dans la région de l'est algérien. Selon les explications fournies en ce sens par le colonel Benaâmane, les membres du réseau excellaient dans le faux et usage de faux, autrement dit ils présentaient des dossiers avec des documents falsifiés par le biais desquels ils parvenaient à se faire approvisionner en quantités énormes auprès des manufactures évoquées plus haut. C'est ainsi que cette bande de trafiquants est arrivée à extorquer aux cinq cimenteries de l'est du pays une quantité dépassant les 265 000 tonnes de ciment, qui a été totalement écoulée dans le marché informel. Une telle quantité représente une valeur de 169 milliards de centimes, à se fier à l'estimation faite par le colonel Benaâmane, qui lui-même se réfère au prix de référence de 320 DA le sac de 50 kilos. Les investigations de la gendarmerie ont permis de démontrer que la même quantité citée plus haut a été écoulée au marché informel à un prix dépassant les 390 milliards de centimes, indique-t-on encore. En d'autres termes, le réseau de trafiquants a pu empocher une marge bénéficiaire de 288 milliards de centimes comme gains résultant de la pratique spéculative suivant laquelle le prix du sac du ciment a eu à atteindre des seuils intolérables. A la suite de son démantèlement par les services de la gendarmerie, ce sont pas moins de 13 chefs d'inculpation qui ont été retenus à l'encontre des membres du réseau, entre autres association de malfaiteurs, faux et usage de faux et atteinte à l'économie nationale. Faut-il juste préciser que ce réseau mis hors d'état de nuire bénéficiait, nous explique-t-on, de la complicités à l'intérieur des cimenteries elles-mêmes. C'est pourquoi l'on retrouve parmi les personnes incriminées cinq cadres exerçant au niveau des cimenteries qui ont été placés sous mandat de dépôt, au même titre que 2 banquiers, 27 entrepreneurs ainsi que 8 personnes arrêtées dans le cadre de la même affaire. Le traitement de celle-ci par la justice s'est également traduit par le placement sous contrôle judiciaire de 88 individus, tandis que 93 ont bénéficié de la liberté provisoire. Plus d'une trentaine de personnes, également impliquées dans le cadre cette même affaire que le colonel Benaâmane place parmi les plus importantes que la gendarmerie opérationnelle à l'est du pays a eu à traiter au courant de cette année 2010, demeure en fuite à ce jour. 17 mandats d'arrêt ont été émis par la justice en vue de leur arrestation. Toujours est-il que la quantité de ciment détournée aurait pu servir à la construction de 8850 logements de type F3, explique encore le même conférencier. 200 cartes grises vierges saisies Dans l'autre affaire importante que le 5e commandement de la gendarmerie est parvenu à résoudre cette année, il est question du démantèlement d'un réseau spécialisé dans le trafic des cartes grises. Ce réseau est composé d'une dizaine d'individus dont sept ont été placé sous mandat de dépôt. Le plus spectaculaire dans le traitement de cette affaire, c'est la saisie de la quantité énorme de 1413 documents administratifs destinés à la falsification et parmi lesquels figuraient quelque 200 cartes grises vierges. Le réseau démantelé avait tissé des ramifications dans plusieurs wilayas du pays, notamment Oran, Alger, Laghouat, Djelfa et Bordj Bou Arréridj. Par ailleurs, les services de la gendarmerie relevant du commandement régional de l'est algérien sont parvenus à mettre hors d'état de nuire d'un important réseau de faussaires composé de 4 personnes auprès de qui les mêmes services ont saisi la somme de 161 000 DA. De notre envoyé spécial à Constantine : Karim Aoudia