Alors que les étudiants en interprétariat continuent à observer leur mouvement de grève, à l'université de Constantine, l'Union nationale des étudiants algériens fait part de dépassements injustifiés de la part de la direction envers leur action syndicale. A Aïn Defla, on annonce une rentrée universitaire catastrophique. Ces événements interviennent à la veille de l'annonce, hier, par le président de la République, de l'ouverture officielle de l'année universitaire 2010/2011 à partir de l'université Kasdi Merbah de Ouargla. Ainsi, les étudiants en interprétariat sont entrés dans une grève ouverte depuis le 20 du mois en cours pour protester contre les pratiques non conformes des responsables de leur département en ce qui concerne l'évaluation des résultats de l'année universitaire 2009-2010. Pas moins de 600 étudiants se trouvent ajournés pour des raisons floues, du fait de la non communication des résultats des rattrapages ainsi que l'évaluation du passage des étudiants vers le palier supérieur sur la base d'une note éliminatoire de 7/20 pour un module au lieu de 5/20 comme il est de mise dans les autres départements. Par ailleurs, et à travers un communiqué rendu public, les étudiants de l'université de Constantine font état de dérapages inconcevables de la part de la direction de l'université, puisque après que la section de l'union nationale des étudiants algériens (UNEA) au niveau de cette université, a procédé à l'affichage des soucis des étudiants sur le tableau réservé à cet effet à l'intérieur de l'enceinte universitaire, le responsable du campus, accompagné d'agents des services d'ordre, a demandé aux policiers de déchirer le communiqué. Ce qui a été fait sans aucune hésitation sous les yeux des étudiants. C'est pour cette raison que les étudiants de l'université ont lancé un appel au ministre de l'enseignement supérieur, lui demandant d'intervenir pour remédier à cette «ignominie qui prive l'étudiant de sa liberté syndicale consacrée par le règlement». L'UNEA de Constantine fait part de sa mobilisation à aller loin dans son activité syndicale, afin de remettre de l'ordre au sein de l'université Mentouri où «la réalité des choses frise actuellement le catastrophique». A Aïn Defla, la section UNEA de la wilaya annonce une rentrée universitaire 2010/2011 catastrophique au niveau des œuvres sociales. C'est ainsi que les étudiants relèvent un déficit flagrant dans la gestion des œuvres sociales de leur université. Alors que des carences sont relevées dans l'hébergement des étudiants et l'octroi de la bourse universitaire, l'administration a décidé de fermer les portes du dialogue devant les étudiants. Pour cela, le bureau de wilaya du syndicat UNEA annonce une action de protestation ouverte, jusqu'à ce que justice soit faite en ce qui concerne les doléances des étudiants. Dans un communiqué rendu public, l'UNEA de Aïn Defla interpelle vivement le ministre de l'enseignement supérieur pour intervenir dans ce dossier brûlant. Marasme au niveau des grandes écoles Une année après le lancement des classes préparatoires dans quatre grandes écoles par le ministère de l'enseignement supérieur, une désillusion totale s'est emparée d'un nombre important d'étudiants. En effet, 80% des étudiants qui ont entamé les études au niveau de ces écoles à partir de l'année universitaire 2009/2010 n'ont pas réussi à passer en deuxième année. Et alors qu'ils s'attendaient à refaire automatiquement l'année, voilà qu'ils ont été tout simplement invités à aller chercher des places ailleurs. C'est ainsi que les chanceux sont arrivés à s'inscrire dans d'autres filières en cycle normal, alors que d'autres ne savent pas à quel saint se vouer. L'année dernière, sur plus de 200 inscrits en classe préparatoire à l'ESI, seuls 50 ont pu accéder en deuxième année. Les «recalés» n'ont pu être acceptés dans la même filière dans les universités vers lesquelles ils ont été orientés. Aux yeux de l'administration des universités, de Bab Ezzouar notamment, ces étudiants, considérés comme l'élite, sont traités de «rebuts» qui doivent accepter sans sourciller leurs nouvelles affectations. Ulcérés par ce qu'il considèrent comme une flagrante injustice, des parents ont décidé de saisir la tutelle sur ce problème, en particulier sur l'absence de statut et règlement intérieur devant régir le régime des classes préparatoires. A signaler qu'aucune des grandes écoles n'a pu élaborer un règlement intérieur pouvant édifier les nouveaux inscrits sur leur cursus, notamment lorsqu'ils n'arrivent pas à dépasser l'écueil de la première année. A préciser aussi qu'au début de leur cursus, les étudiants des grandes écoles ont été instruits qu'ils poursuivront leurs études dans ces écoles jusqu'à l'aboutissement de celles-ci.