Un lot de 171 pièces archéologiques a été saisi en début de semaine par les services de gendarmerie opérant dans la wilaya de Guelma, à l'est du pays. Il est question de différents modèles de stèles datant de l'époque romaine, de pièces de monnaie remontant à la même époque ainsi qu'à l'ère de la dynastie des Abbassides , qui a régné en Afrique du Nord, auxquelles il faut ajouter des statuettes de déesses dont certaines en or et pesant jusqu'à un kg. La saisie de ces objets de valeur n'a pas été sans l'arrestation par les éléments de la gendarmerie des personnes qui s'apprêtaient à les commercialiser au marché noir. Ils sont au nombre de trois individus dont l'interpellation a permis de mettre fin à leur activité illicite de trafic de pièces archéologiques. Un trafic sur lequel le groupement de gendarmerie de Guelma ne mettra pas beaucoup de temps pour être renseigné. Preuve en est, les trois trafiquants ont été pris en situation de flagrant délit, précise-t-on dans un communiqué rendu public hier. Leur interpellation est intervenue dans la soirée du 31 octobre au 1er novembre sur l'un des axes routiers de passage par le territoire de Madjaz Esseffa, une des communes de Guelma se situant non loin de la frontière algéro-tunisienne. D'où cette probabilité traduisant l'idée que ce lot de pièces archéologiques serait acheminé à destination des marchés tunisiens en vue de leur écoulement via les circuits de la contrebande. Faut-il préciser que le pillage des pièces archéologiques classées patrimoine national ou universel est puni par la réglementation algérienne. Ce genre de trafic illicite expose son auteur à des peines de prison ferme ainsi qu'à de fortes amendes, tel que prévu dans la loi 98/04 relative à la protection du patrimoine. Un trafic juteux Le pillage des pièces archéologiques et autres objets d'art constitue une source vraisemblablement inépuisable au profit d'un trafic juteux. Ce fléau a atteint des proportions alarmantes non seulement à l'est du pays mais également dans la région centre et dans le Sud algérien. En vue de mieux cerner les contours de ce trafic nuisible à l'héritage culturel algérien, la Gendarmerie nationale s'est dotée depuis 2005 de brigades spéciales chargées de la protection du patrimoine archéologique. Les éléments sélectionnés pour la constitution de ces brigades ont fait l'objet de plusieurs formations prodiguées, entre autres par le ministère de la Culture ainsi que par des experts américains spécialisés dans le domaine de la protection des biens culturels. Le trafic des objets d'art et des pièces d'antiquité ne constitue pas, par ailleurs, un phénomène nouveau, étant donné que cette pratique illicite a fait son apparition au début des années 80 lors de l'arrestation de trois Espagnols en possession de 8000 pièces archéologiques dans les régions du Tassili et du Hoggar. Dans la région de Guelma, près d'une dizaine de stèles ont été subtilisées à l'intérieur du théâtre romain. En 2002, un lot de 50 000 pièces de monnaies romaines a connu le même sort dans la wilaya de Souk Ahras. 2004 a connu des affaires largement médiatisées de touristes allemands disparus dans le désert algérien avant d'être localisés par les services de sécurité en possession de 133 pièces archéologiques de grande valeur (5,2 millions de dinars), notamment des grandes meules et des météorites.