L'hypertension artérielle a pris des proportions alarmantes en Algérie, où 29,1% de la population sont hypertendus, selon la déclaration faite, jeudi, par le président de la fédération des hypertendus, Kheireddine Mokhbi, lors de la célébration de la journée nationale de cette maladie, célébrée le 11 novembre de chaque année. L'hypertension artérielle est donc en hausse en Algérie, puisque en 2007 on comptait 26% d'hypertendus. M. Mokhbi rappelle que cette maladie était liée autrefois à l'âge, mais aujourd'hui elle touche même les plus jeunes. Selon le même intervenant, seuls 30% des hypertendus bénéficient d'une bonne prise en charge en Algérie, alors que cette maladie peut provoquer de multiples complications, à savoir l'AVC, les maladies cardio-vasculaires, l'insuffisance rénale et les troubles de la vision. A cet effet, le président de la fédération des hypertendus a souligné l'importance du tensiomètre. «C'est un appareil indispensable et chaque foyer doit en disposer», précise-t-il. Et d'ajouter : «Le tensiomètre permet de prévenir la maladie et de surveiller la tension des personnes atteintes.» Le président de la fédération a plaidé pour le remboursement du prix du tensiomètre par la sécurité sociale au moins une fois tous les deux ans, car, dira-t-il, «le prix de cet appareil n'est pas à la portée de toutes les personnes atteintes». Dans le même cadre, il a appelé la sécurité sociale à rembourser à 100% les médicaments hypotenseurs, un taux qui ne concerne actuellement que les malades ayant subi un accident vasculaire cérébral. Il a rappelé, par ailleurs, les facteurs favorisant l'hypertension, notamment la hausse du taux de cholestérolémie, le régime alimentaire et le manque d'exercice physique. Pour sa part, le docteur Hocine Zidani, spécialiste en médecine interne, a souligné que «les médicaments hypotenseurs ne suffisent pas pour la prise en charge de la maladie. Cette dernière doit être accompagnée par une bonne hygiène alimentaire et la pratique d'activité sportive». Selon ce même orateur, «la prévention ne doit pas être négligée». Plus explicite, il avance qu'il est nécessaire de réduire la consommation quotidienne du sel de table, et de respecter l'apport moyen en sel, soit 5 grammes/jour recommandé par l'OMS. La plupart des pays du monde, a-t-il précisé, ne respectent pas l'apport moyen recommandé par l'OMS, allant jusqu'à 9 grammes/jour. Alors qu'un apport de 2 à 3 grammes/jour est largement suffisant à condition de réduire graduellement la consommation du sel de table qui est indispensable à la vie. Il a également rappelé certains chiffres liés à l'hypertension artérielle qui vient en tête des maladies mortelles dans le monde, soit 8 millions de personnes par an.