Moyen de protestation très récurrent tendant à se généraliser, la fermeture des voies de circulation constitue indéniablement une des actions qui, pour le moins qu'on puisse dire, ne passe jamais inaperçue et est suivie avec intérêt par l'opinion publique. C'est probablement l'une des raisons pour lesquelles ce genre d'action également considéré comme unique et seule méthode pour se faire entendre auprès des autorités ne cesse de se multiplier. Les exemples en ce sens ne manquent pas. Rien que pendant la semaine écoulée, durant laquelle fut célébré l'Aïd El Kebir, cette ambiance de fête n'a pas empêché les manifestations durant lesquelles la RN12, importante voie d'accès pour toute la région de l'est du pays, a été bloquée à deux reprises. Une première fois à la vielle de l'Aïd, soit durant la journée de lundi, lorsque suite à une décision de justice rendue par le tribunal de Boumerdès des manifestants de la localité de Boudouaou sont sortis dans la rue et leur action de protestation a eu pour conséquence d'empêcher des milliers de citoyens de rejoindre leurs familles. Et puis, une seconde fois au lendemain de l'Aïd, soit jeudi, quand des habitants de Tidjelabine, toujours dans la wilaya de Boumerdès, ont bloqué la RN12 pendant des heures, et ce, pour protester contre l'insécurité après l'assassinat durant la soirée de mercredi d'un jeune propriétaire d'un taxiphone. Les auteurs de cet assassinat, au nombre de deux, ont été arrêtés le lendemain, jeudi, par les services de sécurité. La RN12 à nouveau fermée Néanmoins, il semblerait que leur arrestation, pourtant intervenue en moins de 24 heures, n'a pas eu raison de la colère des habitants de Tidjelabine qui ont décidé d'investir la rue pour exiger plus de sécurisation des lieux et des autres endroits environnants relevant de la wilaya de Boumerdès. Dimanche, ce sont les habitants du village Cheurfa, relevant de la commune d'Azazga, à Tizi Ouzou, qui ont part ailleurs barricadé la RN71 reliant le chef-lieu de la commune à la localité de Aïn El Hamman. Cette action également décidée à 48h seulement de l'Aïd avait pour objectif d'attirer l'attention des autorités sur l'état lamentable de la route menant vers le village Cheurfa, le retard pris dans la mise en place d'un réseau d'assainissement des eaux usées, manque d'électricité et de gaz sans oublier l'absence de trottoirs exposant les collégiens au danger des accidents de la circulation. Il est à rappeler que dans la wilaya de Tizi Ouzou, la fermeture des voies de circulation a été ce procédé auquel des citoyens ont eu recours à maintes reprises, notamment dans la commune de Makouda où les habitants du village Attouche ont investi la rue plusieurs fois à même d'obtenir satisfaction de leurs revendications. Mais ce moyen de protestation n'est pas propre uniquement à la Kabylie, puisqu'il s'agit bien d'un modèle de protestation national qui a eu déjà à se manifester dans les quatre coins du pays, plus particulièrement dans la région Centre. Des dégâts et des désagréments subis par les citoyens Quoique le recours au blocage d'un axe routier quelconque est le moyen de protestation de plus en vogue comme cela est expliqué plus haut, ce dernier n'est pas l'idéal en matière de lutte pour arracher ses droits sociaux, professionnels où autres et ceci pour plusieurs raisons. Le premier est d'ordre juridique. Le recours à la fermeture d'un axe routier constitue en effet une infraction de la loi en vigueur qui a pour nom troubles à l'ordre public. En second lieu, ce genre de manifestation entraîne souvent des dégâts aussi bien humains que matériels. En troisième lieu, il faut dire que le recours à la fermeture d'une route pénalise tout naturellement le citoyen qui n'a absolument rien à voir avec les causes ayant motivé ce genre de manifestation mais dont le seul tort est de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment !