La capitale manque de circuits d'apprentissage de la conduite. Les auto-écoles se rabattent sur la voie publique pour l'organisation des stages nécessaires à l'obtention du permis de conduire. La wilaya dispose d'un programme d'aménagement de quatre circuits, mais le projet est toujours au stade de l'étude. Plusieurs gérants d'auto-écoles critiquent les mesures contenues dans la nouvelle réglementation de l'activité mise en place par la tutelle. Ils critiquent surtout le manque de circuits d'apprentissage digne de ce nom. Aussi, ils n'écartent pas l'éventualité de procéder à l'ultime recours, à savoir la protestation, en organisant des grèves. Cette réglementation, indique-t-on, pénalise à la fois les candidats à l'apprentissage et les gérants de ces établissements eux-mêmes. Pour le président de la fédération nationale des auto- écoles, Ahmed Aoudia : «Le temps que nous perdons est très important ; la tutelle tarde à prendre en charge nos doléances malgré nos propositions d'améliorer les conditions d'apprentissage des candidats.» Les récentes mesures d'organisation des examens de permis de conduire sont dictées par l'administration sans associer ou consulter les professionnels de l'activité. Ceci alors que la fédération dispose de beaucoup de propositions, comme par exemple l'installation d'une commission technique mixte – composée de représentants de la tutelle, des gérants d'auto-écoles, de la sûreté nationale et des ministères directement concernés par la gestion de ce créneau – pour discuter de l'ensemble des questions soulevées. Il faut signaler que la tutelle exige désormais d'allonger l'intervalle d'un examen à un autre. Au lieu de 15 jours, celle-ci a été portée à quatre semaines. Cette clause, qui est loin d'arranger les candidats, les contraints à attendre des mois pour pouvoir avoir leur permis. Actuellement, les postulants devraient également suivre un stage de 56 heures : 26 heures de code et 30 heures de conduite. «Si un postulant échoue à un examen, il doit attendre un mois, alors qu'il pouvait auparavant repasser son test en l'espace de deux semaines seulement», précise M. Aoudia. L'autre revendication phare exprimée par les concernés, est celle relative à l'aménagement des circuits d'apprentissage. Les cours sont dispensés dans les marchés, les routes et autres endroits inadaptés à ce type d'exercice. Ce qui constitue un vrai casse-tête. Les apprentis apprennent à conduire au milieu des voitures en circulation dans plusieurs quartiers de la ville. Ils leur arrivent même de provoquer des embouteillages, voire des accidents. C'est vrai que la wilaya a programmé un projet d'aménagement de quatre circuits dans plusieurs communes, mais ces infrastructures ne seraient pas disponibles de sitôt. On estime, par ailleurs, que les 18 examinateurs affectés à cette mission pour un nombre de 156 auto-écoles recensées à travers la wilaya, restent très insuffisants. Il ne permet nullement une bonne programmation des examens, d'autant que contrairement au passé, le candidat est tenu de passer par 3 épreuves, à savoir le code, le stationnement et la conduite. En revanche, sur le plan national, il y avait 380 examinateurs pour 4700 auto-écoles, alors qu'actuellement, il n'y a que 340 examinateurs pour 6200 auto-écoles. Ce déficit en moyens humains influe négativement sur le déroulement des examens et la qualité du stage. La formation, actuellement en cours, de 93 examinateurs devra durer entre six et douze mois. L'encadrement du secteur ne sera donc renforcé qu'au cours de l'année 2011. Il est à préciser que la Fédération des auto-écoles, des chauffeurs de taxi et celle des transporteurs a tenu le 21 octobre dernier une rencontre avec les représentants du ministère des Transports autour de ces préoccupations. En 2008, 1002 candidats ont réussi sur les 1800 inscrits Le nombre des candidats au permis de conduire ne cesse d'augmenter. A titre d'exemple, pour l'année 2008, ils étaient plus de 95 000, avec un taux de réussite de l'ordre de 44,28%. Les chiffres officiels font également état de 1002 personnes ayant réussi à l'examen de chauffeurs de taxis, sur les 1800 candidats inscrits. A cela s'ajoutent les 725 nouveaux chauffeurs professionnels sur les 840 inscrits. Les postulants à l'ouverture d'auto-écoles ont été de l'ordre de 70, dont 40 dossiers ont été retenus. Enfin, les professionnels reviennent, en guise de solution, sur un vieux projet, jamais concrétisé, à savoir l'aménagement de circuits au niveau de chaque daïra. «Nous prendrons le temps de revoir avec précision les conditions d'examination pour l'obtention des permis de conduire, le cahier des charges pour l'ouverture et la gestion d'une auto-école et la mise à niveau de celles existantes», a déclaré M. Tou ces temps-ci, en marge de sa réunion avec les directeurs de wilayas de son secteur.