Les attaques menées par des hackers marocains, ces derniers jours, se multiplient, ciblant plusieurs sites algériens. Le dernier en date étant «presse-dz», spécialisé dans la revue de presse, reprenant des articles de journaux francophones algériens. «La lettre est parvenue de hackers marocains», lit-on en haut de la page remplaçant celle de ce site. «Vous connaissez cet emblème ? (Photo de l'emblème marocain). Je crois que c'est celui de votre frère marocain ? Je crois que c'est un pays arabe ? Savez-vous que le Sahara est notre bien ? Et que l'attaque des indépendantistes a influé sur nos cœurs ? Savez-vous que les familles des martyrs sont fières de leurs fils ?», lit-on sur cette page. «La raison de cette infiltration, vous les algériens vous la connaissez bien et le message est adressé à tous. Et cette infiltration n'est pas un sabotage mais pour faire parvenir un message seulement», est-il ajouté. Les attaques qui se multiplient depuis les événements douloureux d'Al Ayoune ont ciblé le site du ministère algérien de l'Intérieur et des Collectivités locales, et celui de l'office national du tourisme. Les auteurs de ces attaques accusent l'Algérie d'être «impliquée dans ces événements» et réitèrent leur conviction que «le Sahara est marocain». Avant les hackers marocains, les hackers égyptiens avaient, eux aussi, attaqué des sites algériens au cours des événements qui ont émaillé les rencontres de football pour les éliminatoires de la coupe du monde 2010, rappelle-t-on. Au-delà des contenus des messages adressés par les hackers, quel que soit le motif, la question de la sécurité des sites officiels et des banques de données en Algérie contre des attaques similaires se pose avec acuité. Interrogé lors de la conférence de presse organisée il y a quelques semaines à l'école supérieure de police de Châteauneuf, à l'occasion d'un remaniement dans le corps des chefs de sûreté de wilaya, au sujet de la sécurité des données dans notre pays, le général major Abdelghani Hamel avait répondu que la prise en charge de cette mission est assurée avec d'autres services de l'Etat. Autrement dit, la police ne se charge pas à elle seule de cette mission. Certes, il est difficile, même pour le système informatique militaire des Etats-Unis d'Amérique, de faire face tout le temps à des cyber-attaques; il est indispensable d'anticiper sur de telles tentatives pour protéger des informations sensibles, qu'elles soient à caractère militaire, économique ou autre. Par ailleurs, alors que la guerre des écoutes sur le BlackBerry bat son plein dans le monde, des spécialistes de la question sécuritaire n'écartent pas l'éventualité de l'utilisation de ce moyen par les terroristes du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) pour communiquer entre eux. «Conçu à l'origine comme un moyen de téléphonie et d'e-mail cryptés pour grandes entreprises et gouvernements, le BlackBerry est devenu disponible à une frange plus large d'utilisateurs», selon eux, exprimant leur crainte que cet outil soit utilisé par les terroristes.