Le personnel de Belvoir Castle, un château séculaire et de grande renommée, situé dans le comté du Leicestershire, au centre de l'Angleterre, a été surpris de découvrir, il y a quelques jours, une page noire flanquée d'un drapeau algérien et d'une inscription hostile à l'état d'Israël, en lieu et place des images habituelles, faisant la promotion du site sur la toile. La page d'accueil du website du palais venait de faire l'objet d'un acte de piraterie de la part de hackers algériens qui maîtrisent sans doute l'art de la manipulation informatique mais pas la géographie. Le group qui a laissé ses empreintes sous le nom de Dz-SeC, a confondu le château de Belvoir avec une forteresse du même nom, située en Israël. “Nous tenons par cet acte à dénoncer la politique d'Israël”, ont écrit les hackers en croyant s'adresser aux autorités de l'état hébreux. Sauf qu'ils se sont trompés de cible. L'objet initial de leur attaque, la forteresse de Belvoir surplombe la vallée du Jourdan et sa construction date de l'ère des Croisades. Très connue au Moyen-Orient pour avoir été un objet de disputes entre les musulmans et les chrétiens au Moyen-âge, la forteresse est devenue propriété d'Israël, suite à une attaque sanglante contre le village qui l'entourait, Kawkab El-Haoua, en 1948. Pour les Palestiniens et l'ensemble des arabes, elle est le symbole des expropriations que les juifs ont opéré. C'est aussi le cas pour les pirates algériens. Très sûrs de leur coup, ils ont conclu leur message en affirmant que “les règles de l'Internet ne protègent pas les ignorants”. Pour faire valoir leur action auprès des groupes de hackers anti-israéliens, les flibustiers du web algérien se sont également empressés de poster l'adresse du website piraté sur des forums de discussion. Leur déception a dû être grande pourtant, en découvrant qu'ils ont été à côté de la plaque et qu'ils ont manqué leur cible d'environ… 3 000 kilomètres. Outre la distance, l'histoire sépare le château et la forteresse de Belvoir. Le palais anglais fait partie des prestigieux domaines monarchiques. Son édification date de l'ère médiévale. Habité par des descendants de l'aristocratie anglaise, il est néanmoins ouvert au public. Il a également servi de décor à la réalisation de plusieurs films dont le Da Vinci Code. “Nous n'avons rien à voir avec le Moyen-Orient. Nous nous contentons d'organier des picnics”, déclare un porte-parole du château, visiblement troublé par la cyberattaque algérienne. à ce jour, l'équipe informatique de Belvoir Castle n'a pas réussi à restituer la page d'accueil initiale de son site Internet. Selon la police, ce n'est pas la première fois que des actes de piraterie de cette nature sont opérés. Mais ils ciblent habituellement les institutions de l'état hébreux comme il a été le cas avec la Banque d'Israël il y a quelque temps. Les services de sécurité britanniques estiment que le nombre des attaques menées par des hackers originaires d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient a connu une augmentation significative depuis l'offensive de l'armée israélienne sur le Liban, en 2006.