Les habitants du célèbre quartier Djouad Tahar, appelé communément Laloum, attendent toujours le lancement de plusieurs grandes opérations de maintien et de réhabilitation de leurs imposants immeubles. Le cadre de vie dans ce quartier de la ville des Ponts se détériore, jour après jour. Les déchets ménagers encerclent la cité, les herbes sauvages poussent partout et les rats sont devenus source d'angoisse pour les résidants du quartier. Faute d'entretien régulier de la part des locataires et des services concernés, en plus de la vétusté des canalisations d'eau et du réseau d'assainissement, les huit immeubles qui composent ce vieux quartier, bâti dans les années 1920, sont dans un état lamentable, voire catastrophique. Les façades des immeubles, devenues ternes, nécessitent des actions de restauration. Les cages d'escalier sont dans un état de délabrement avancé. «La situation de nos immeubles est critique. La plupart des cages d'escalier menacent ruine», expliquera un locataire. De l'avis de nombreux habitants, le problème d'infiltration des eaux pluviales et des fuites d'eau répétitives favorisera, sans aucun doute, les glissements de terrain, et du coup des effondrements partiels des murs, des plafonds et des cages d'escalier. Les terrasses des 8 immeubles qui composent le quartier n'ont pas bénéficié d'opérations d'étanchéité depuis des dizaines d'années, ce qui a provoqué l'infiltration des eaux de pluie, et du coup l'effondrement des plafonds des appartements des derniers étages. Les habitants des appartements des derniers étages, qui vivent depuis plusieurs années au rythme des effondrements des plafonds, redoutent la pluie. «En hiver, les habitants sont angoissés et ont peur des effondrements des plafonds et des fissures des murs», rétorquera un autre habitant. Et de souligner : «Nos appartements sont devenus délicats au fil du temps. C'est malheureux. Notre quartier mérite des opérations efficaces de rénovation, d'autant qu'il s'agit d'un des plus vieux quartiers datant de l'époque coloniale», soulignera un autre habitant. Notons que l'immeuble n°6, composé de 16 appartements, a bénéficié d'une opération de réhabilitation, il y a plus de huit ans, et que les habitants n'ont pas caché leur courroux après l'achèvement des travaux de réhabilitation, qui ont été effectués par une entreprise privée. Les 17 locataires et propriétaires ont contribué dans ce projet avec une somme estimée à 8000 DA chacun, soit 20% du coût global de ladite opération. «L'entreprise chargée des travaux de rénovation a échoué dans sa mission. Les travaux n'ont pas été réalisés selon les normes et ont fait l'objet de désapprobation et de réclamation auprès des services de l'OPGI. Les actions de rafistolage n'ont pas mis fin aux infiltrations des eaux. Après quelques mois, plusieurs plafonds des appartements du dernier étage ont cédé sous le poids des infiltrations des eaux pluviales et des dégradations au niveau des cages d'escalier et des encadrements des fenêtres ont été malheureusement enregistrés», diront nos interlocuteurs.