Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a reconnu pour la première fois, au cours d'une conférence de presse, ce lundi, que le virus informatique Stuxnet avait affecté les centrifugeuses produisant l'uranium enrichi. Ces centrifugeuses ont connu «des problèmes» provoqués par des «logiciels installés sur des équipements électroniques», a indiqué le chef de l'Etat en réponse à une question sur des difficultés dans l'enrichissement signalées en novembre par l'Agence internationale de l'énergie atomique. Stuxnet, affectant certains logiciels d'ordinateurs industriels, semble avoir été principalement destiné à endommager les installations nucléaires iraniennes, selon plusieurs experts qui laissent entendre qu'Israël pourrait être à l'origine de ce virus découvert l'été dernier. L'expert allemand Ralph Langner soutient que Stuxnet a été introduit en Iran par des entrepreneurs russes via des clés USB infectées, rapporte le site Génération NT. Selon le spécialiste, cette infection serait l'œuvre d'agents du Mossad. L'attaque consistait à détruire le rotor de centrifugeuse par les vibrations, ce qui provoque l'explosion de la centrifugeuse, explique l'expert allemand. Mahmoud Ahmadinejad a toutefois réaffirmé que l'Iran, malgré les attaques et les pressions, ne renoncerait jamais à l'enrichissement d'uranium. Cette question «n'est pas négociable», a-t-il déclaré, à quelques jours d'une reprise prévue le 5 décembre des discussions entre Téhéran et les grandes puissances sur le dossier nucléaire iranien. Au cours de la même conférence de presse, il a accusé les Etats-Unis et Israël des attentats qui ont visé deux experts du nucléaire. Le ministre de l'Intérieur Mostafa Mohammad Najjar a directement accusé «le Mossad et la CIA», qui veulent selon lui «stopper les progrès scientifiques» de l'Iran. L'Iran a accepté de reprendre les négociations sur son programme nucléaire controversé avec les grandes puissances les 6 et 7 décembre à Genève, a annoncé ce mardi un porte-parole de la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton.