Le taux d'insertion des personnes handicapées dans le monde du travail reste insignifiant. «Il est à peine de 1%», selon le secrétaire général de la Fédération des associations des handicapés moteurs, Abibekr Diouani, soit un à deux handicapés par entreprise. Un taux qui était six fois plus important dans les années 1980, selon la même source qui précise que le taux actuel est régi par la loi relative à la protection et la promotion des personnes handicapées promulguée en 2002 par le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger. Cette loi enrichie de 17 décrets exécutifs, dont 14 ont été adoptés et trois autres sont à l'étude, permettra d'être en conformité avec la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées. Alors qu'il était à la solidarité, M. Ould Abbas avait affirmé que «l'élaboration du projet d'amendement de la loi 2002 relative à la protection et la promotion des personnes handicapées était en cours». Un projet dont l'objectif, entre autres, est de relever le taux d'insertion de cette catégorie dans le monde du travail de 1% à 2%, voire 3%. Une affirmation cependant «critiquée» par les associations, qui ne voient rien venir depuis. Toutefois, M. Diouani tient à relever qu'il ne faudrait pas nier les efforts consentis par les entreprises de recrutement en matière de contrôle, dont l'Agence nationale de l'emploi (Anem) qui lors d'un contrôle récent, a constaté que l'entreprise Cevital, à titre d'exemple, employait des personnes handicapées. Sur le plan de la sécurité sociale Comme toute personne valide, celle atteinte d'un handicap a le droit de bénéficier d'une couverture sociale. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre, particulièrement au niveau des entreprises privées, qui en plus de ne pas favoriser le recrutement de cette catégorie, vont jusqu'à ne pas la déclarer. «Il n'y a que les sociétés étatiques qui veillent à couvrir socialement les handicapés», souligne notre interlocuteur. Ce qui est par contre commun aux deux secteurs, c'est l'inexistence d'une plage horaire permettant au handicapé de faire régulièrement sa rééducation. Chose qui était pourtant juridiquement possible dans les années 1970 et 1980. Concernant la scolarité des personnes handicapées, M. Diouani soulignera que les associations ne parleront jamais assez de ce problème posé depuis longtemps. La loi garantit la scolarité pour tous les enfants, sans distinction. Mais reste à savoir si des moyens adéquats sont mis au profit du handicapé scolarisé. «Ce n'est pas le cas, malheureusement. Nous rejetions la faute sur les directeurs des écoles et sur les enseignants, leur reprochant de ne pas accepter au sein de leur établissement les élèves souffrants d'un handicap moteur. Maintenant que nous constatons le manque flagrant de moyens au niveau de ces institutions, nous comprenons mieux leur appréhension», a-t-il ajouté, enchaînant que tout revient au système social qui ne permet pas au handicapé d'évoluer professionnellement. A ce propos, il suggère que tous les ministères, et pas seulement celui de la Solidarité, s'impliquent dans la prise en charge des personnes handicapées. Des textes législatifs consacrant les droits des personnes handicapées existent bel et bien, ce qui fait défaut c'est leur application», conclut M. Diouani.