Les commerçants situés dans les villages improvisent en distribuant le lait aux clients selon le nombre de personnes que constitue une famille. Un véritable ras-le-bol créé par une crise qui n'a que trop duré. Il paraît que la crise qui frappe depuis plus d'un mois la filiale lait en Algérie n'est pas prête à arriver à terme et promet encore des jours pires que ses précédents. Les citoyens qui se bousculent à chaque endroit et point de vente de lait en sachet, ne croient plus aux assurances des officiels en charge de ce secteur. encore plus, prendre ses réserves au moment de l'achat et de disponibilité est devenue monnaie courante à travers les différents coins du pays. Pour la wilaya de Tizi Ouzou, elle n'est pas en reste de cette crise qui ne cesse de s'accentuer davantage. Ainsi, la distribution de ce produit pour les citoyens se fait désormais, par quota et par compte-gouttes. «Au lieu d'avoir quatre sachets par jour comme d'habitude, on me sert deux», nous dira ammi Ahmed, père d'une famille constituée de 9 personne dont deux ont moins de 10 ans, rencontré hier matin dans un magasin d'alimentation générale à Draâ Ben Khedda, une dizaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de Tizi Ouzou. La laiterie privée de la localité précitée n'est toujours pas opérationnelle, ce qui oblige les distributeurs de plusieurs régions du sud, et de l'ouest de la wilaya à se rabattre sur la laiterie de Boudouaou, sise dans la wilaya de Boumerdès. Mais comme ces distributeurs ne constituent pas des clients habituels de cette unité de production, ils se voient ainsi servis des quantités très inférieures à leurs besoins. De ce fait, ils se trouvent eux aussi dans l'obligation de répartir ces quantités entre les détaillants. Tizi Ouzou-ville, Tadmaït, Aït Yahia Moussa, Maâtkas sont entre autres les lieux les plus touchés par cette nouvelle forme de distribution qui s'impose au grand dam des citoyens. Les cafétérias de ces régions aussi ne sont pas en reste de la crise. Prendre du lait au café est devenu presque impossible. Pour ce qui est des régions les plus reculées, il faut mentionner que ce produit est distribué aux citoyens soit tôt le matin ou bien en fin de soirée, ce qui oblige les ménages à attendre des heures et des heures pour être servis et dans quelles conditions ! Selon les propos qui nous sont parvenus, les commerçants situés dans les villages improvisent ces derniers jours en distribuant le lait aux clients selon le nombre de personnes que constitue une famille. Un véritable ras-le-bol créé par une crise qui n'a que trop duré. Ainsi, une famille au nombre de 5 personnes ou moins se voit attribuer un seul sachet de lait, contre deux sachets pour une famille constituée de 5 à 9 personnes, nous raconte un citoyen de la localité d'Aït Yahia Moussa, 30 km au sud de la wilaya. Est-il normal alors, que le simple citoyen se trouve, à chaque fois qu'une crise fait surface, dans l'obligation de payer les frais, soit par une augmentation du produit, et sans aucun contrôle des pouvoirs publics ou par une pénurie causée par la spéculation et les passe-droits qui demeurent les seules lois du marché. Par ailleurs, des rumeurs circulaient déjà depuis quelques jours entre les travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda sur une éventuelle récupération par l'Etat de l'unité en question. Il paraît, selon des sources, que le propriétaire actuel n'est pas en mesure de gérer convenablement l'usine et ne fait plus l'unanimité. Les doutes émises dernièrement, par des membres du bureau de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), sur le détournement de la poudre destinée à la production du lait en sachet vers d'autres fins plus rentables, est toujours d'actualité, ajoute-t-on.