La distribution de lait en sachet connaît de sérieuses perturbations depuis quelques mois et la crise qui frappe ce produit a connu son épilogue à l'occasion de l'été et du mois sacré. Certains commerçants, notamment de la périphérie du chef-lieu de wilaya, font flamber les prix en cédant le sachet à 27, voire 30 dinars. «C'est une situation que nous ne maîtrisons pas, il faut remonter à la source, ce sont les producteurs qui sont à l'origine de ces augmentations qui vont à l'encontre de la volonté des pouvoirs publics de fixer les règles qui codifient ce marché et de mettre le lait pasteurisé à la portée des bourses moyennes», affirme un commerçant. Un jeune collecteur de lait crû estime que la situation est devenue incontrôlable. Les aides consenties par l'Etat au profit des éleveurs et des collecteurs sont englouties par des transformateurs de lait crû qui puisent parfois dans les stocks destinés à la production de lait pasteurisé. Ils ont squatté les réseaux de collecte et de distribution créant des pénuries cycliques qui frappent ce produit de large consommation», affirme notre interlocuteur qui ne manquera pas de souligner qu'aujourd'hui, les fromages à pâte molle, dont la fabrication est sous d'autres cieux strictement contrôlée aussi bien sur le plan sanitaire que sur celui de la qualité, a explosé, «au point où n'importe qui fait n'importe quoi alors que c'est un produit très sensible aux variations de température, de salinité de l'eau, d'entreposage et autres». Actuellement, le phénomène frappe également le lait en poudre puisque le sachet de 250 g est cédé à 120 dinars dans certains quartiers d'Oran. «C'est un lait écrémé, de qualité gustative moyenne qui est vendu ces derniers mois. Plusieurs familles, à défaut de lait pasteurisé, se rabattent sur ce produit de qualité médiocre», affirme un commerçant. Sur un autre plan, des commerçants ont fait part de la vente à Oran d'un lait pasteurisé de mauvaise qualité. «C'est un produit qui dégage une odeur rance, qui est conditionné dans des emballages qui ne répondent pas aux normes d'hygiène et qui ne peut être conservé, même en plein milieu aseptisé et dans le froid, au-delà de deux ou trois heures. C'est un lait en poudre de qualité moyenne, qui est dilué dans une eau qui n'est pas stérilisée. Parfois, certains producteurs y ajoutent des composants (acides aminés, sels minéraux et autres) qui sont à l'origine destinés à l'élevage des veaux. C'est une tricherie car rien ne prouve que ces composants sont sans conséquences sur la santé du consommateur», affirme un commerçant. En attendant, le lait à Oran continue de faire des siennes. Quand c'est le prix qui fait fuir, la qualité et le goût du produit font jaser.