La démarche de boycott entreprise depuis hier par l'Union nationale des bâtonniers algériens des séances de la Cour suprême et du Conseil d'Etat n'a pas suscité l'adhésion totale de la corporation. Des avocats et des membres du conseil de l'Ordre ont affirmé hier que «cette action de boycott ne concerne pas tous les avocats qui, au demeurant, continuent à évoluer dans des conditions inacceptables à tous les niveaux». «Nous l'avons appris (le boycott) par le biais de la presse», a déclaré un grand nombre d'avocats interrogés sur la démarche adoptée par l'Union nationale des bâtonniers algériens. Qui de vive voix, qui par téléphone, ils déplorent les carences en matière de communication entourant cette démarche. Ils précisent que «la majorité des avocats n'ont aucune idée sur le contenu des correspondances adressées par le président de l'Union nationale des bâtonniers aux responsables des hautes instances judiciaires (Cour suprême et conseil de l'Etat)». Un membre du conseil des avocats requérant l'anonymat et à propos de la démarche rapportée par la presse, n'hésita pas de qualifier celle-ci de «manœuvre électoraliste» en soulignant que «l'assemblée élective pointe du nez». Selon nos sources, elle devrait se tenir fin décembre début janvier. Notre interlocuteur s'est insurgé en affirmant que «les membres du conseil et de l'union nationale devraient se concerter avec les avocats afin de répertorier tous les problèmes que rencontrent les avocats afin de les exposer et de convoiter des solutions, plutôt que de mener des actions en catimini à dessein d'acquérir quelques privilèges dont profiteraient que les responsables». Un autre avocat s'est indigné en lançant : «Je n'adhère pas à cette démarche pour la simple raison qu'on ne m'a pas consulté ni informé. Et puis, les avocats ont d'autres revendications que celle inhérente au parking.» Des avocats que nous avons contacté «se démarquent de cette initiative qui ne défend pas les intérêts de la profession qui, pour l'heure, a des préoccupations biens plus importantes à exprimer et à revendiquer». «Concevez-vous que des avocats soient poursuivis en justice pour une raison ou une autre ou qu'ils éprouvent des difficultés à accéder aux prisons ou autres documents auprès de leurs vis-à-vis ?», s'interroge un avocat chevronné qui avance que «les professionnels devraient décider de provoquer une assemblée générale afin de lister les préoccupations et décider d'une manière collégiale, d'un mouvement de protestation qui viserait à faire prendre conscience aux responsables sur les véritables contraintes et difficultés auxquelles fait face la corporation».