A l'occasion du sommet de la Cedeao qui se tient depuis hier à Abuja au Nigeria, la diplomatie africaine est en mouvement pour sauver la Côte d'Ivoire où le ton monte entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. La tension continue de monter en Côte d'Ivoire entre le camp Ouattara et le camp Gbagbo qui se disputent le pouvoir. L'ONU a annoncé le retrait d'une partie de ses effectifs. «Du fait de la situation sur le plan sécuritaire ", les Nations unies ont décidé de retirer leur personnel non essentiel, soit 460 personnes, a indiqué un porte-parole. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest réunit un sommet sur la Côte d'Ivoire hier à Abuja auquel, dit-on, aucun dirigeant ivoirien n'a été convié. M. Gbagbo a envoyé des émissaires en tournée dans la sous-région à la veille de cette rencontre. A l'issue d'un voyage-éclair au nom de l'Union africaine en Côte d'Ivoire, l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki a appelé lundi les dirigeants ivoiriens à faire «tout leur possible pour préserver la paix» dans le pays en proie à une grave crise. «L'Union africaine est très engagée à faire en sorte que la paix soit préservée», a dit l`émissaire devant la presse, après un dernier entretien avec le président sortant Laurent Gbagbo. «Il est fort peu probable que Thabo Mbeki parvienne à un résultat, puisqu'il en a été fort incapable lors de sa première médiation», dit Richard Banegas de la revue Politique Africaine, joint par la Voix de l'Amérique à Paris. Des émissaires de Laurent Gbagbo, le président proclamé ivoirien, en tournée au Ghana au Togo et attendus au Nigeria, ont été reçus lundi par le ministre d'Etat béninois en charge de la défense nationale, Issifou Kogui N'douro. L'ensemble de la sous-région ouest-africaine se sent interpellée. «On croyait le bout du tunnel arrivé avec les différentes médiations, et c'est finalement une porte qui est en train de se refermer», dit Morin Yamongbé, directeur de publication de Fasozine au Burkina. De son côté, le président de la Banque africaine de développement (BAD) Donald Kaberuka a estimé «urgent» de résoudre la crise ivoirienne, évoquant de possibles sanctions «opérationnelles» si les conditions «d'efficacité» de ses interventions en Côte d'Ivoire n'étaient plus réunies. «La crise a trop duré (...) une solution est urgente», a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des journalistes organisée à Paris par l'European American Press Club. Il a appelé à laisser l'Union africaine (UA) et son médiateur Thabo Mbeki «travailler» sans «jeter de l'huile sur le feu». «Les statuts de la BAD m'interdisent de prendre des positions politiques», a-t-il expliqué.