Le phénomène du détournement des deniers publics, de la concussion et de la corruption au sein de l'administration algérienne a été au cœur des débats, cette semaine, à l'occasion d'un séminaire national à l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader de Constantine. Les participants venus des quatre coins du pays se sont penchés sur l'étude de ce phénomène qui prend des proportions inquiétantes dans notre société. Tout en situant l'idée générale autour de laquelle se sont centrées les interventions, M. Gharbi, enseignant au centre universitaire d'El Oued, a estimé que «les causes de la prolifération du mal sont aujourd'hui connues de tous, même du citoyen lambda, mais il est temps de tirer la sonnette d'alarme, car le phénomène risque de saper le fondement moral de la société en général et ruiner les efforts de son développement économique». Ainsi, cette rencontre a été l'occasion pour désigner l'origine du mal qui prend sa source dans la défaillance de nos institutions éducatives de base, selon les chercheurs. M. Gharbi soulignera qu'«on assiste depuis un certain temps à l'inversion de l'échelle des valeurs au sein de notre société, où l'enrichissement illicite, la concussion et la corruption sont devenus la règle et la clé de voûte de toute réussite sociale. Et on ne peut rester insensible à cette philosophie et sa progression insidieuse au sein de notre société». Sur un autre chapitre, le programme de ce séminaire a porté aussi sur les dimensions catastrophiques du phénomène de la concussion et ses conséquences directes et indirectes sur le développement économique, notamment la diminution des revenus de l'Etat et, partant, de l'investissement, la fuite de l'investissement étranger.