Le fameux projet visant à mettre en place un système électronique de protection des frontières algériennes vient d'être remis au goût du jour à la faveur de la visite du président Bouteflika en Allemagne. Le projet en question a été, en effet, évoqué à demi-mot par la chancelière allemande Angela Merkel lors d'un point de presse animé conjointement avec le président algérien, Abdelaziz Bouteflika. En ce sens, Mme Merkel a en effet évoqué l'existence d'un projet allemand visant à aider l'Algérie à renforcer la sécurité à ses frontières. On n'apprendra pas davantage sur les détails liés à ce projet de sécurisation électronique de nos frontières et ni la chancelière allemande ni son hôte, le président Bouteflika, ne se sont étalés sur les différentes procédures par le biais desquelles cet important projet devra se concrétiser dans l'avenir. Cependant, il apparaît clairement que ce même projet a été assurément au menu des entretiens que le président algérien a eu à engager avec les responsables allemands au cours de sa visite officielle de deux jours qui s'est achevée par ailleurs dans l'après-midi d'hier. La simple évocation par Angela Merkel de l'assistance que son pays s'engage à offrir à l'Algérie dans le cadre de la réalisation de ce projet l'atteste à plus d'un titre. La sécurisation des frontières algériennes est inéluctablement un impératif de l'heure, voire une exigence salutaire en termes de protection de l'économie nationale et même dans le sens à parer à toute tentative de déstabilisation émanant notamment des groupuscules terroristes à l'encontre de notre pays. Il n'est, en effet, un secret pour personne que d'affirmer que nos frontières est et ouest sont gangrenées par la contrebande. Plus grave encore, au niveau de la frontière algéro-marocaine, c'est carrément une guerre sans merci et sans répit qui est engagée par les services de sécurité algériens, en particulier les GGF, contre les réseaux du banditisme et des narcotrafiquants, faisant dans l'acheminement de quantités importantes de drogue à partir du royaume chérifien, faisant de la production du cannabis un moyen de promotion de son économie. Côté sud algérien, les remous qui agitent la région du Sahel en proie à une activité terroriste plus ou moins dense constituent une autre menace guettant la sécurité de l'Algérie. D'autre part, la sécurisation des frontières via la mise en place d'un système de télésurveillance très sophistiqué constitue en outre ce projet qui a germé dans l'esprit des dirigeants algériens depuis 2007 déjà. C'est durant cette année d'ailleurs que l'Algérie a procédé au lancement d'un appel d'offres international pour l'acquisition d'un système de protection de ses frontières. Suite à quoi cinq groupes et groupements internationaux ont remis leurs offres au gouvernement algérien. Il s'agit du groupement français Thales-CS Communication & Systemes, l'allemand EADS, le groupement espagnol Indra-Alcatel Espagne, le groupe italien Selex et l'américain Raytheon. Les offres contenant tous les détails techniques et financiers ont été déposées mi-octobre. Le gouvernement algérien n'a donné aucune indication concernant la date de l'attribution de ce marché estimé entre 500 et 700 millions d'euros, soit près d'un milliard de dollars. Le choix du groupe qui réalisera ce projet devait toutefois intervenir en 2008, mais ce projet de grande importance est resté sans suite pour ne pas dire carrément abandonné. Et voilà qu'à la faveur de la visite du président Bouteflika en Allemagne, il est remis sous les feux de la rampe.
Les énergies renouvelables en ligne de mire Le président algérien et la chancelière allemande Angela Merkel ont convenu, par ailleurs, de la mise en place d'une commission économique mixte, notamment pour développer la coopération dans le domaine des énergies renouvelables. M. Bouteflika, en visite officielle en Allemagne, a insisté lors d'une conférence de presse sur les besoins technologiques de son pays pour qu'il dépende moins à l'avenir des hydrocarbures. Le chef de l'Etat mettra également en valeur l'importance du projet Desertec, piloté par des entreprises allemandes, qui vise à créer d'ici 40 ans un vaste réseau d'installations éoliennes et solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, censé fournir à terme jusqu'à 15% de la consommation d'électricité de l'Europe. «Nous travaillerons dans les énergies nouvelles à travers un projet colossal qui s'appelle Desertec, que nous allons approfondir d'un commun accord», a souligné M. Bouteflika.