Rékia Seferdjeli peint sur toile, sur soie et sur laques avec des coquilles d'œufs qu'elle entrepose soigneusement avec art et dextérité. Ses tableaux qui virent tantôt à l'abstrait tantôt au surréalisme comportent des traces du figuratif. Les couleurs dominées par le bleu, du rouge sur fond violet abritent le rêve au peintre. Comme un bruissement, le ton prend la forme des courbes ou les couleurs s'entrechoquent pour faire éclater la lumière. Angoisse de femme. Le regard brisé. De petits carrés sombres meublent l'espace inhabité. Une belle femme dans les vapeurs de l'alcool. Rekia donne une musicalité à ses œuvres. Comme un refrain ; des petits carrés laissent une voie, une échappatoire. Les sujets sont variés et le style aussi. Ce qui donne libre cours à l'artiste de traîner son pinceau pour découvrir d'autres champs, du quotidien, du sempiternel. Terre et sang, Sabra et Chatila Palestine sont autant de sujets que l'artiste traite dans ses œuvres. Des courbes en forme de flammes. Génocide, Pain trempé dans du sang. Gouttes de larmes. Maison hantée. Ruine… La foule dense attend le départ qui tarde à venir Rekia peint avec des accents poétiques. Elle prend toute sa liberté pour étaler des vers éclatants de couleurs, comme des gerbes de flammes. Cette artiste au long voyage extirpe des rêves inassouvis et nous projette des fragments auréolés de fleurs. Parce que peut-être…. L'artiste est libre, outrée par le mensonge. Splendide. Décor aux écumes de neige. La foule dense attend le départ qui tarde à venir. La colère. Mais la germination est un autre départ, un autre refrain, pour un nouveau souffle : arrache la lumière. Rekia a, depuis son très jeune âge été passionnée de peinture, elle avait horreur des murs nus. Elle aime tout ce qui est beau et même ce qui semble ne pas l'être, elle sait le découvrir à la manière des poètes. La tristesse aussi, elle ne lui fait pas peur. Elle habite chaque être. Alors de labyrinthe, en labyrinthe, elle nous fait découvrir des paysages humains, des ruines et la hantise du beau. Cette artiste a exposé Hanoï à l'occasion de l'anniversaire de l'Intifada en terre de Palestine. Elle a de même exposé au Brazzaville en 1990 et en Algérie, au théâtre de verdure, à Oran, à El-Mouggar. Cette femme native d'El-Bayad a peint aussi sur l'apartheid. Elle a fait des études à l'Ecole supérieure des beaux-arts de Hanoi. Pour ce pays le Vietnam, qu'elle aime bien, elle me disait : «le Vietnamien porte d'une main un bol de riz, de l'autre un tableau ou un livre». L'artiste a fait presque le monde entier en exposant ses œuvres dans différents pays. Rékia Seferdjeli est une artiste peintre qui a commencé à peindre depuis son jeune âge. Sa formation, elle l'a suivie à l'Ecole supérieure des beaux-arts de Hanoi (Vietnam). Elle a commencé à exposer ses œuvres au Vietnam en 1987 et depuis, elle a fait presque le monde entier. En1990, elle était au CongoBrazzaville, en 1994 en France et en Espagne, en 1997 au Pakistan et bien sûr en Algérie depuis 1992.