Des couleurs éclatantes, inspirées du rêve et du vécu, s'entrechoquent, se déchirent pour donner des flammes, des mouvements qui ignorent la limite de l'espace, parce que le rêve, nul ne peut l'interdire. Peinture, gouache, aquarelle, briser le carcan, les tabous. La main de l'artiste se libère pour faire éclater les couleurs. Ocre, bleu, violet sur un fond dominant rose. C'est dans «l'abstrait» géométrique que se plonge l'artiste. De l'expressionnisme symbolique, Mahfoud Aliane est toujours à la recherche d'expressions fulgurantes du beau. Il transforme ce don pour le faire éclater en lumière. Ville fumante prisonnière, dans ses petits carrés, ses petits triangles. La courbe et la ligne droite se dressent et se croisent. Métaphore. Osmose. Le bouillonnement et les bulles donnent de l'éclat, de la lumière à l'œuvre. Caresse d'une enfance déchirée Aliane a peint dans différents genres. Il reste marqué par des traces de l'expressionnisme. La femme et le robot, tableau qu'il traîne sans doute comme un remord, d'une empreinte qui s'accroche. Ici, la peinture est spatiale. La géométrie ne connaît pas de chiffres, elle est spontanéité, libre, pour se recréer dans des couleurs fantasmagoriques. Teintée de rêve, parce que le rêve mène loin, plus loin que la pensée. C'est pour cela que la peinture d'Aliane ne s'enferme pas dans des prismes. Les formes, sous l'emprise des couleurs, donnent une musicalité à la mesure des traits. Violet, grisaille de l'être panoplie de désirs inachevés. Caresse d'une enfance déchirée. Palpitant comme des mousses, des vagues… dans du bleu. Feu de volcan, orange pour habiller la détresse. Des cercles, spiritualité, l'infini, mais bourbier d'impasses. Déflagration, éclatement, la liberté en captivité. Des bulles reviennent comme un refrain sur les toiles d'Aliane. Engluées dans du rose avec des accents poétiques. Mahfoud Aliane est diplômé de l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Il a été lauréat de l'affiche de Bruxelles en 1984, il a reçu un prix du comité des fêtes de la ville d'Alger. Il a exposé depuis 1976 dans plusieurs villes d'Algérie et compte présenter ses œuvres prochainement dans des villes européennes. Aliane n'est pas venu dans cet art par hasard ; déjà à l'age de dix ans, les courbes, les formes et les couleurs bouillonnaient dans son être. Ses peintres préférés sont Salvador Dali et Picasso. Pour lui, la peinture reste un mouvement perpétuel qui se recrée et s'anime, se développe au rythme de la vie.