La réforme des centres pénitentiaires a été le thème d'une conférence-débat hier au centre d'El Moudjahid. Le directeur général de l'administration pénitentiaire, Mokhtar Fellioune, indique que d'encourageants résultats ont été enregistrés. Il pense que les rapports des ONG, de la Croix-Rouge et des organisations de défense des droits de l'homme (190 visites en 2009) notent une amélioration dans les prisons, en matière de conditions d'incarcération, de prise en charge médicale, d'enseignement et de formation professionnelle. L'invité du forum a avancé pour l'année 2010 le chiffre de 55 500 détenus dans les prisons algériennes. 18 697 d'entre eux sont inscrits dans diverses spécialités et 5375 bénéficient de formations dans l'artisanat. Quant aux inscrits aux épreuves du baccalauréat, leur nombre est de 1915 pour la prochaine session et 3390 pour l'examen du BEM. Le programme d'insertion des ex-détenus dans le marché de l'emploi a accentué le sujet sur lequel a insisté le conférencier. Il a indiqué que sur les 15 services ouverts dans le cadre de la réforme pour faciliter leur insertion, plus de 6000 ex-prisonniers ont pu être embauchés, et ce, grâce à l'orientation de l'administration pénitentiaire. Quant au travail des prisonniers lors de leur détention, ils sont dans la majorité employés dans les champs agricoles. «Cette activité, nous voulons la promouvoir dans la région des Hauts Plateaux», a affirmé M. Fellioune. Sur le même point, le DG de l'administration pénitentiaire avance le chiffre de 867 détenus travaillant dans le cadre de la peine de travaux d'intérêt général. Cependant, le taux de récidive reste élevé. «41% des détenus retournent en prison après avoir été libérés», selon l'hôte du forum. Toujours dans le cadre de la réforme, la formation des agents pénitentiaires est passée de 6 à 12 mois. Elle comprend des cours sur les droits de l'homme et les relations à entreprendre avec les détenus. Le conférencier a rappelé que pour recenser toute exaction, le procureur de la République est obligé par la loi de se rendre dans les prisons afin de s'enquérir de la situation des détenus. «Les victimes de viols commis à l'intérieur des pénitenciers doivent parler de cette atteinte au procureur», a expliqué M. Fellioune. Enfin, 13 nouveaux pénitenciers seront réceptionnés en 2011, l'objectif étant de résoudre le problème du surpeuplement du milieu carcéral.