Le marché de la promotion immobilière est marqué par beaucoup d'insuffisances. «Seuls 2000 promoteurs immobiliers activent de manière régulière alors que 23 000 autres inscrits au registre du commerce exercent de façon occasionnelle et sans effet», a déploré, hier à Alger Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat. A l'occasion de la 9e assemblée générale du Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI), il a dénoncé «les entrepreneurs irréguliers qui sont juste à la recherche d'occasions» et suggéré la définition des missions et responsabilités de chaque intervenant dans le secteur immobilier. Pour pouvoir soumissionner aux grands projets, les promoteurs doivent se constituer en groupements. «Nous avons des difficultés pour trouver de vrais promoteurs immobiliers, capables de réaliser des projets complexes», a-t-il confié. De son avis, les promoteurs «ne s'intéressent qu'aux projets soutenus par l'Etat de bout en bout». Le ministre a donc longuement défendu le projet de loi sur la promotion immobilière qui sera prochainement débattu au sénat. Il indiquera, dans ce sens, que cette nouvelle loi propose la mise en place des règles organisant les activités immobilières. En vertu de la nouvelle réglementation, un conseil national du promoteur immobilier et un ordre des promoteurs immobiliers seront également créés. Le projet de loi sur la promotion immobilière prévoit un volet consacré à la gestion des constructions réalisées. Même si un précédent texte encadrait l'activité, le nouveau se veut, en revanche, un cadre devant corriger les insuffisances du passé. Lesquelles insuffisances ont été constatées particulièrement lors du quinquennat 2004-2009, a avancé le ministre, poursuivant que les carences ont été corrigées dans la nouvelle loi qui a fait l'objet de concertation avec les professionnels. Sur un programme de 2 millions de logements inscrits dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, le ministère de l'Habitat devra réceptionner 1,2 million d'unités d'ici 2014, a-t-il insisté, annonçant l'inscription d'un programme de 240 000 logements promotionnels dans le nouveau programme quinquennal. Noureddine Moussa a saisi l'occasion pour rappeler les mesures de soutien destinées au secteur de la promotion immobilière qui portent sur des rabattements sur les prix du foncier allant de 80 à 95% en fonction des régions, des taux d'intérêt de 4%, l'aide directe accordée par la Caisse nationale du logement au bénéficiaires évaluée à 700 000 DA ainsi que le taux d'intérêt bonifié entre 1 et 3% au profit des bénéficiaires également. Aucune spéculation sur la vente des logements n'est toléré, a averti Noureddine Moussa, annonçant la création d'un organisme pour veiller sur la protection des droits des bénéficiaires. Conditions déplorables pour les travailleurs du bâtiment Pour M.Belhadj, président du bureau de l'assemblée générale du Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière, les contraintes des promoteurs portent notamment sur la spéculation effrénée qui caractérise les matériaux de construction. «Le ciment a connu 4 hausses l'été dernier», a-t-il cité comme exemple. Sur 35 000 entreprises de construction, 400 possèdent des moyens pour réaliser des projets. De son avis, la main-d'œuvre qualifiée fait défaut également, recommandant au ministère de la Formation professionnelle d'augmenter le taux consacré à la formation de la main-d'œuvre du secteur immobilier. Réagissant au sujet du manque de main-d'œuvre, Noureddine Moussa a accusé les promoteurs de ne pas assurer un bon cadre aux travailleurs qui finissent par fuir ces entreprises. Il n'y a pas un manque de main-d'œuvre puisque les entreprises étrangères ayant des marchés en Algérie emploient jusqu'à 80% d'effectifs algériens, mais ils leurs offrent, en contrepartie, de meilleures conditions. Ceux qui travaillent pour le compte des entreprises algériennes sont sous»payés à tel point «qu'ils mangent du pain avec de la limonade». Pour améliorer le profil des maçons et manœuvres algériens, les promoteurs sont appelés à revoir les conditions de travail offertes.