Le groupe norvégien de télécoms Telenor a estimé hier que l'offre de 6,6 milliards de dollars du russe Vimpelcom pour les actifs de téléphonie mobile de Weather Investments de l'homme d'affaires Naguib Saouiris n'était «pas assez bonne». Il se dit prêt à la réétudier si les termes de la transaction sont modifiés. Cette position montre qu'il y a eu une surévaluation des actifs de sociétés de l'homme d'affaires égyptien et que la transaction n'a pas obéi aux règles du marché. L'information a été rapportée hier par Reuters. On apprend également que la direction de Vimpelcom va tenter de renégocier les termes de l'offre qui lui permettrait de prendre le contrôle de l'italien Wind et de l'égyptien Orascom, détenues par la holding Weather Investments de l'homme d'affaires égyptien Naguib Saouiris. L'opérateur norvégien Telenor, ayant 36% des droits de vote de Vimpelcom, qui s'est jusqu'alors opposé à cette opération, ne compte pas rester à ce stade. «Nous maintenons que ce n'est pas une opération assez bonne, ni financièrement ni stratégiquement», a déclaré le porte-parole de Telenor, Dag Melgaard. «Ce n'est pas un revers puisque nous maintenons la même position que celle déjà exprimée», a-t-il ajouté. Interrogé sur la possibilité de voir Telenor réexaminer l'opération si les termes en sont améliorés, il a dit : «Nous n'avons rien enterré et sommes bien sûr disposés à étudier ce que l'organisation présentera». L'offre de Vimpelcom, sur laquelle un accord entre Weather et le groupe russe a été annoncé en octobre, porte sur le rachat de Wind, troisième opérateur mobile italien, et sur la prise d'une participation de 51% dans Orascom. Aux termes de cet accord, Telenor devait voir sa participation économique dans le nouveau groupe Vimpelcom diluée à 31,7% contre 39,6 %. Naguib Saouiris n'a pas tardé pour réagir à ces nouvelles informations. Il a déclaré hier, sur la chaîne saoudienne Al Arabiya, «qu'il allait étudier la nouvelle offre de Vimpelcom mais a prévenu que son montant ne changerait pas». «Ni la valeur ni les conditions de l'accord ne changeront», a-t-il dit sur la chaîne saoudienne, ajoutant qu'il s'attendait à recevoir l'offre révisée mardi ou aujourd'hui. «La seule condition qui changera est spécifique à l'accord d'actionnariat», a-t-il ajouté. La réaction de l'opérateur norvégien de télécoms a fait le tour du monde, laissant apparaître que les choses ne vont pas dans le bon sens. Ces informations confortent par ailleurs l'Algérie qui a mis un terme à la surenchère enclenchée par certains milieux autour de la valeur de Djezzy en lançant un avis d'appel d'offres international pour sélectionner un cabinet d'études ou une banque afin de l'accompagner dans le processus d'acquisition de Orascom Telecom Algérie. Cette société de services compte aujourd'hui 14 millions d'abonnés dont la grande majorité sont des clients en post-payés.