Pour détourner la réglementation algérienne régissant le commerce extérieur exigeant un certificat de conformité nécessaire pour tous les produits importés, les importateurs recourent aux organismes étrangers qui leur délivrent des certificats «qui n'ont aucun sens», moyennant des sommes variant entre 400 et 800 euros. Ces certificats délivrés par des organismes étrangers n'ont aucune portée du fait qu'ils mentionnent que «l'organisme certificateur ne s'engage en rien», nous a expliqué, hier, une source de l'Institut algérien de normalisation (IANOR), qui a requis l'anonymat. Rencontrée à l'occasion de la célébration de la 15e journée nationale de la normalisation et de la remise du prix algérien de la qualité organisée à Alger, la même source a justifié le recours des importateurs aux organismes étrangers par le fait que l'Ianor est intransigeant sur les normes de la qualité alors que les organismes étrangers accordent ces documents avec plus de facilitations. Pour rappel, la banque d'Algérie a émis une note officielle (16/DCG/2009) stipulant que tous les produits réglementés importés en Algérie doivent être accompagnés d'un certificat de conformité (COC) émis par un organisme d'inspection et de certification approuvé pour témoigner que les marchandises sont conformes aux normes et réglementations techniques algériennes en vigueur. Or, du fait que les importateurs ne sont pas obligés de présenter un certificat de conformité délivré par l'Ianor, un grand nombre de produits contrefaits voire dangereux pour la santé ou l'environnement sont importés et introduits sur le marché algérien sans que les importateurs ne soient inquiétés. Des protège-cahiers cancérigènes, des jus dangereux pour la santé et autres produits sont ainsi commercialisés. En l'absence de règlements techniques spécifiques, même les inspecteurs de la qualité ne peuvent pas agir pour retirer le mauvais produit du marché, a ajouté la même source. 1000 entreprises certifiées en 10 ans Par ailleurs, plus de 1000 entreprises industrielles ont été certifiées grâce au programme national de la promotion de la qualité, lancé en mars 2000, a annoncé le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi. «Ce programme gouvernemental a fait du thème de la qualité un élément central pour lequel l'objectif de plus de 1000 entreprises certifiées au terme de l'année 2010 a été réalisé». Intervenant en marge de la rencontre, Mohamed Benmeradi a admis que «le secteur de l'industrie a souffert d'un désinvestissement pendant plus de 30 années». Pour y remédier, le gouvernement compte lancer d'importants programmes de mise à niveau et de refinancement des capacités des entreprises. Evoquant le volet consacré à la mise à niveau dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014 qui concernera 20 000 entreprises, le ministre a indiqué que l'Etat a débloqué un montant de 360 milliards de dinars. Il a parlé aussi, à cette occasion, du programme engagé depuis deux ans au profit de 200 entreprises publiques qui jouissent d'un grand potentiel, notamment celles du secteur du BTPH. Pour sa part, le directeur général de l'Ianor, Mohamed Chaieb Aïssaoui, a recommandé aux entreprises d'améliorer leur compétitivité sur le marché local et international en se conformant aux normes de qualité et de sécurité. Le pôle de normalisation de l'Ianor a certifié 188 produits en 2010, a-t-il indiqué, poursuivant que «la quasi-totalité des produits certifiés sont les turbines à gaz et les canalisations d'eau potable». Il a expliqué cela par le fait que Sonelgaz et le ministère des Ressources en eau exigent des sociétés de fabrication des tubes et de canalisations de certifier leurs produits afin de garantir la sécurité et la santé du consommateur.