L'opérateur russe Vimpelcom, qui a pris le contrôle de la société Weather Investments de l'homme d'affaires Naguib Sawiris, veut désormais revoir les conditions d'achat de ce groupe. Le conseil d'administration de Vimpelcom avait exprimé un accord de principe en octobre dernier pour le rachat des parts de Weather Investments, mais sans donner son accord définitif. Le montant de la transaction s'élève à 6,6 milliards de dollars. Le contrat conclu en octobre entre les Russes et l'homme d'affaires égyptien comprenait la reprise d'une part de 51,7 % du capital d'Orascom Telecom holding et toutes les actions de l'opérateur italien Wind. Il a été convenu de désigner deux membres du groupe Orascom dans le conseil d'administration de Vimpelcom. Dans un communiqué publié hier l'opérateur russe a souligné que l'accord de principe de rachat d'Orascom a été validé par le conseil d'administration, mais une décision finale consensuelle de l'ensemble des actionnaires n'a pas été encore adoptée. Sur les 11 membres du conseil d'administration, six ont voté pour l'acquisition de Weather Investments, dont trois sont démissionnaires et trois autres représentant Altimo, tandis que les trois membres de Telenor (opérateur norvégien) ont opté pour le non catégorique. Cet opérateur détient 35% des actions de Vimpelcom. Le communiqué diffusé hier a précisé que le président du conseil d'administration, Alexander Izosimov, a été mandaté pour négocier avec les responsables de Weather Investments sur les conditions d'acquisition et de fusion sans divulguer les conditions de négociation. Selon l'agence d'information Boulemberg, qui a cité un rapport bancaire, il serait impossible de financer une fusion de cette envergure si le conseil d'administration de la compagnie russe ne s'entend pas sur l'opération. L'estimation financière de cet achat ne devra pas dépasser le chiffre de 6,6 milliards de dollars. Au moins 1 milliard de dollars devra être économisé, estime la source de Boulemberg. Actuellement, l'opérateur russe a entamé des négociations avec des banques internationales en vue de contracter un prêt de l'ordre de 4 milliards de dollars. D'autres sources affirment que l'option de rachat de Djezzy, filiale d'OTH, entreprise par l'Algérie a chamboulé toute cette opération de fusion. Selon les mêmes sources, l'homme d'affaires égyptien a échoué dans cette stratégie, ce qui a poussé les Russes et les Norvégiens à renégocier le contrat de fusion. Les responsables de Telenor ont estimé mardi que «l'opération de fusion entreprise par Vimpelcom n'était pas une opération assez bonne, ni financièrement ni stratégiquement». L'opérateur Telenor s'est dit prêt à renégocier les termes du contrat avec les Egyptiens. Cependant, le patron de Orascom Telecom Holding, Naguib Sawiris, persiste et signe sur la chaîne saoudienne Al Arabiya en disant que «ni la valeur ni les conditions de l'accord ne changeront». La descente aux enfers ? A la lumière de ces nouvelles données, il n'est pas exclu une remise en cause totale de la transaction étant donné que l'opérateur russe devra emprunter 4 milliards de dollars pour s'offrir la majorité du capital d'OTH. Et rien n'indique que la valeur de Djezzy sera supérieure, surtout que les dossiers de contentieux avec l'Algérie sont de plus en plus importants. La dernière note de redressement du fisc portant sur les exercices 2008 et 2009 s'élève à 230 millions de dollars. De 2005 à 2009, Djezzy devra payer environ 800 millions de dollars. Sur l'exercice 2010, la facture des impôts n'a pas été encore rendue publique.