Le procès mettant en cause un simple agent de police de la DGSN poursuivi surtout pour trafic de came devrait donner à réfléchir au général Hamel, le frais patron de cette institution-clé quant à l'exhibition des cartes de police lors des routiniers contrôles routiers. Ce jeune AOP en congé de longue durée – et qui, SVP, lui a accordé un si long repos ? – a laissé comprendre que durant une année, les appels sur le Maroc, Maghnia et Tlemcen faisant foi, il n'a mis les pieds que dans le plat du trafic de drogue. Et c'est en prenant la fuite vers minuit devant un barrage de police que le... policer s'est démasqué. Selma Bedri, la juge d'El Harrach, n'y était pas allée de main morte devant deux jeunes trafiquants de drogue dont un agent de police qui avait pris le soin de s'éloigner de la DGSN mais de garder la carte professionnelle véritable sésame face aux «collègues». Mais en cette nuit de fin décembre 2010, un collègue a reniflé l'odeur de l'alcool abondamment consommé. Il sort sa carte professionnelle et met son moteur en marche. L'agent s'aperçoit que la mine du conducteur donc du pseudo collègue avait subitement changé. «SVP, descendez. Je dois procéder à une fouille corporelle...» le flic n'a même pas le temps d'achever l'ordre que le moteur ronfle et l'auto prend le large. Aussitôt l'alerte est donnée. La route El Harrach-Baraki est quasi vide à cette heure, et la poursuite sera longue mais le résultat fructueux, même si au niveau du pont situé à proximité de la cité Mohammed Naïli, ex-Vincent Bomati, un sachet vole dans les airs. Les policiers s'arrêtent. L'un d'eux descend récupérer le sachet balancé depuis le siège du conducteur donc du flic en congé de longue durée et la poursuite continue. Trois patrouilles prennent le taureau par les cornes et tout va aller vite. Une fois stoppée, la victime est fouillée. Il y a une quantité de came et une somme de fric. Et à l'audience, les deux barons vont s'amuser à dribbler face au tribunal et Fethia Benghanem, la procureure qui réclamera d'ailleurs plus tard quinze ans de prison ferme. Mais pour dribbler Bedri, il faut beaucoup de ficelles et des ficelles en cuivre traité. La présidente, fidèle à ses marques, domine le sujet. Elle a passé au peigne fin les faits et l'instruction est plutôt catastrophique pour les deux inculpés. Ils auront beau éviter de fuir certaines gênantes questions, Bedri revient à la charge jusqu'à obtenir ce qu'elle veut. Même les deux ou trois petits incidents d'audience ont vite été tirés de l'œuf. Et en l'espèce, elle sait s'y prendre, «la Bedri» ! Ce qui avait été remarquable, c'est le brandissement des feuilles d'appels téléphoniques vers l'ouest du pays et l'est du pays frère et voisin. «Vous prétendez être en congé sans solde depuis une année. Le tribunal veut savoir comment vous faites pour voyager et téléphoner si souvent à Maghnia, Tlemcen et même au Maroc ? L'inculpé ne répond pas juste. Même pour le coup du sachet rempli de came balancé de la voiture, il mettra ce fâcheux geste sur le dos du compagnon de route : «oui et ça ne fait rien. Cela veut dire au moins que le sachet était dans l'automobile et de la came dans une auto est un délit : il y a détention, commercialisation en poussant l'enquête, délit de fuite : de quoi vous empêcher de nuire pour un bon bout de temps selon le parquet à travers ses demandes», tonne la juge qui aura brillé par sa maîtrise de la situation. Plus que désarmés, les avocats tenteront bien de lancer des pierres dans le jardin des vices de forme : peine perdue. Bedri met le dossier en examen pour une semaine et c'est tant mieux pour la justice car il faut préciser pour une meilleure compréhension de ce dossier que ce policier avait pris un congé pour se jeter dans le bassin du chauffeur clandestin où il s'est tout permis y compris d'être un dealer. Beaucoup de filet de la police d'El Harrach qui avait un agent qui a senti l'alcool consommé par le clandestin et qui s'est terminé sur la découverte de came.