Il est de notoriété historique qu'entre la Coupe d'Algérie et la ville de Constantine ce n'est pas une grande histoire d'amour, même si tout prédispose les deux à une grande idylle tant il est vrai que la ville du vieux Rocher a toujours renfermé en son sein des footballeurs de qualité qu'il n'est nul besoin de rappeler les noms. Ce week-end chevauchant deux années (2010 et 2011) comme pour nous confirmer que l'histoire est un éternel recommencement dans les échecs du football constantinois puisqu'en deux journées du 32e de finale de la Coupe d'Algérie, tous les clubs constantinois sont sortis de la compétition. Le CSC s'est incliné devant le MCO, dans une rencontre retransmise par la télévision, sur le score de 3 à 1 et où tout le monde a pu s'apercevoir de la grande différence entre les deux équipes. Le lendemain, le MOC s'incline en toute logique sur le score de 2 à 1 devant une formation inconnue l'IRB Hennaya que peu de gens savent où se trouve cette commune de l'ouest du pays. Non loin de là, les Rouges de l'ASK reçoivent une leçon de football et échappent de peu à une véritable correction en concédant une défaite sur le score de 3 à 1 face au club amateur du MOB. Le dernier représentant de la ville de Cirta ne connaîtra pas une meilleure aventure puisque le MBC, club de la régionale, ne résistera pas devant l'US Biskra en s'inclinant sur la plus petite des marges. Une véritable malédiction Ces quatre clubs de la ville des Ponts n'ont fait qu'un petit tour et puis s'en vont dans la cour des grands de cette Dame coupe qui n'a jamais voulu rendre visite à Constantine, même pour une simple finale que plusieurs grandes villes du pays ont accueillie sauf la ville de Benbadis qui reste la mal aimée de Dame coupe qui choisit chaque année un courtisan. Telle une malédiction qui semble se pérenniser dans le temps, l'antique Cirta n'a pas encore réussi à gagner cette compétition prestigieuse qui reste le trophée le plus prisé par les clubs car c'est le président de la République qui l'offre au capitaine à la fin de la finale. Ce geste symbolique de la part du Président est devenu le rêve de tous les Constantinois à travers l'histoire maudite des clubs de la région en coupe. Le premier club à titiller la coupe a été le MOC qui perdra la finale de 1964 (4 à 2) contre l'ESS. 11 saisons plus tard, une autre génération de talents du MOC avec l'attaque féerique de Fendi, Gamouh, Krokro et autres Khaïne perdra la seconde finale de son histoire face au MCO (2 à 0). L'année suivante, la même équipe perd sa troisième finale de son histoire face au MCA sur le même score. C'en était fini des rêves constantinois qui ne verront pas d'autre finaliste jusqu'en 1985, date de la superbe chevauchée du Crec, club de la régionale, qui atteindra la finale pour perdre contre le MCO sur le score de 2 à 0. Aucune autre équipe de Constantine n'atteindra ce stade de la compétition même si l'ASK, en 1974, et le CSC, en 1989, avaient eu le privilège de jouer une demi-finale. Ce petit rappel historique nous permet de nous rendre compte que la Coupe d'Algérie boude les clubs de la ville des Ponts qui ne semble pas être en mesure de prendre ce trophée. Ce constat résulte du parcours des clubs dans une compétition qui ne peut être un objectif, selon les techniciens qui préfèrent se concentrer sur le championnat mais celui-ci n'a été remporté que deux fois par les clubs de la ville, le MOC en 1991 et le CSC en 1997. Aussi, le mal ne semble pas venir de la compétition en elle-même mais peut-être des clubs constantinois qui n'ont pas su construire un grand club capable de représenter dignement la cité millénaire. Certes, la rivalité ancestrale entre le MOC et le CSC n'est peut-être pas étrangère à cette situation mais l'on ne peut lui en faire endosser l'entière responsabilité. Quelle est donc la cause de ce marasme ? Le manque d'infrastructures, c'est-à-dire de terrains, qui restent le principal outil de travail dans le monde du football, peut-être aussi inscrit dans le chapitre des raisons ayant fait de la balle ronde constantinoise un véritable flop, surtout que les terrains se font rares dans cette ville où les joueurs doivent quitter le vieux Rocher pour se faire un nom, car aucun club de la ville ne leur donnera une chance de jouer à haut niveau. Faut-il dire que le footballeur constantinois ne sait pas jouer au football puisque rares sont les joueurs de la ville à avoir porté les couleurs de l'équipe nationale ? Pas de titre, pas de coupe, pas de domination dans la DI, comment peut-on attirer l'œil du sélectionneur national ?, doivent se dire les joueurs de Constantine qui ne verront pas une de leur équipe à l'avant-scène du football national cette saison, surtout que la coupe a rejeté tous les Constantinois. Malédiction éternelle que seul le temps pourra conjurer dans l'avenir pour l'antique Cirta qui possède pourtant un public en or avec chaque semaine des dizaines de milliers de fans qui se rendent au stade avec l'espoir de retrouver l'élite du football. La déception était grande pour les Constantinois dans ce premier jour du nouvel an qui leur confirma que la coupe ne viendra pas cet été sur les bords du Rhummel, encore une fois dirions-nous mais c'est encore une fois de plus qui souligne si besoin est que le football est bien malade dans la cité des Ponts. Le nouveau wali, Noureddine Bedoui, qui a fait de l'ESS un club de dimension africaine lors des cinq années passées à Sétif, pourra-t-il refaire la même chose à Constantine ? C'est la question que se posent les Constantinois dont le légendaire scepticisme vient d'être confirmé par l'élimination des clubs de la ville de la coupe. Alors à quand la fin de la malédiction ?