Le gouvernement algérien a fini par sélectionner un cabinet américain pour l'accompagner dans l'opération de nationalisation de l'ex-filiale égyptienne Djezzy. L'annonce officielle de l'attribution du contrat devrait se faire avant le 6 janvier, selon des sources bien informées. Il s'agit, selon des sources proches du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, du cabinet d'avocats spécialisés dans l'arbitrage international, Cuturs Mallet Prevost Mosle LLP. Le montant du contrat s'élève à 1,8 million d'euros pour une période de trois mois. Ce bureau d'avocats a été choisi parmi neuf autres cabinets ayant soumissionné pour assister l'Etat algérien dans l'affaire Djezzy. Affaire qui a suscité, depuis près d'une année, l'intérêt de la presse internationale. Le bureau devra donc, d'ici trois mois, évaluer l'entreprise OTA et proposer au gouvernement algérien une stratégie adéquate pour la nationaliser et sortir du conflit qui l'oppose au groupe Orascom Telecom Holding (OTH). Créé en 1830, Cuturs Mallet Prevost Mosle LLP compte treize bureaux situés aux Etats-Unis, en Europe, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique latine. Il a déjà accompagné des Etats et des multinationales, des compagnies publiques et familiales dans des opérations internationales. Les dix cabinets et banques d'affaires ayant répondu à l'appel d'offres lancé par le gouvernement algérien sont respectivement Renaissance Capital (Grande-Bretagne), le groupement Rothschild (France), Global Investment House (Koweït), Goetz Partners (Allemagne), HSBC (Grande-Bretagne), Grant Thornton (France), Swicorp (Arabie Saoudite), Shearman and Sterling LLP (France), RSM (Tunisie) et le cabinet américain choisi. Sur ces dix, quatre étaient inéligibles car ayant déjà travaillé avec OTH ou VimpelCom, nouveau propriétaire d'OTH. HSCB a travaillé à la fois avec OTH à plusieurs reprises et VimpelCom. Rothschild a déjà conseillé OTH et Telenor, un des principaux actionnaires de VimpelCom. Les deux autres cabinets qui ont déjà travaillé avec l'un ou l'autre des groupes sont Renaissance Capital (Grande-Bretagne) et Global Investment House (Koweït). Or, l'appel d'offres exclut de fait les banques et cabinets qui ont déjà eu des relations avec OTH et son nouveau propriétaire VimpelCom. Sawiris accélère la procédure de l'arbitrage international La déclaration faite par Naguib Sawiris, patron d'OTH, concernant sa résolution de faire appel à l'arbitrage international pour résoudre le conflit avec l'Algérie a été à l'origine de la décision du lancement par l'Etat algérien d'un avis d'appel d'offres international, le 11 octobre 2010, pour le recrutement d'une banque d'affaires ou d'un cabinet d'expertise étrangers pour l'accompagner dans le processus de rachat de Djezzy. Il y a lieu de rappeler que le blocage dans ce volet vient essentiellement du prix. L'Algérie souhaiterait payer pas plus de 2 milliards de dollars. Une somme très en deçà de ce que réclame Orascom, qui a évalué le principal opérateur mobile algérien à 7,8 milliards de dollars. Sawiris a pour sa part tenté d'inviter le gouvernement algérien à trouver une solution à l'amiable. Appel qui est resté sans écho, puisque l'Algérie est intransigeante sur cette affaire et veut coûte que coûte racheter l'opérateur de téléphonie mobile. Le propriétaire de Djezzy campe sur ses positions et rejette les dernières propositions algériennes et a laissé entendre que la procédure de recours à l'arbitrage international sera entamée dans les plus brefs délais.