L'affaire Djezzy ne connaîtra pas de dénouement de sitôt. Les dernières informations rendues publiques par la maison mère augurent une mauvaise impasse, particulièrement pour l'Algérie. Orascom Telecom Holding (OTH) menace, en effet, par la voie de son PDG, Khaled Bichara, de lancer la procédure d'arbitrage international à l'encontre de l'Algérie concernant le dossier Djezzy, avant le deuxième trimestre 2011, si «le différend concernant l'ex-filiale d'OTH n'est pas réglé avec le gouvernement algérien». Ahmed Bichara a, selon l'agence Bloomberg, affirmé jeudi dans sa déclaration faite lors d'une conférence organisée à Barcelone, qu'«au second trimestre, si nous n'avons pas résolu cette affaire, je pense que nous serons déjà dans une procédure d'arbitrage. Je ne crois pas que nous attendrons aussi longtemps». Il a précisé que cette procédure d'arbitrage ne sera utilisée qu'en dernier recours, c'est-à-dire si les négociations avec l'Algérie restent bloquées. Ajoutant que le groupe OTH est toujours en stand-by, en attendant que l'Etat algérien sélectionne le cabinet d'affaires qui doit l'assister dans l'opération de rachat de Djezzy. Une opération qui doit être réglée avant le 24 novembre, selon la même source. Il y a lieu de rappeler, dans ce cadre, que le ministère des Finances a bien lancé le 11 octobre un avis d'appel d'offres international restreint pour le choix d'un partenaire devant l'accompagner dans le processus d'achat de Djezzy. Khaled Bichara a précisé que «dans l'état actuel des choses, le projet de fusion de la maison mère d'OTH, Weather Investments, avec le groupe russe Vimpelcom a 50% de chances d'aboutir». Naguib Sawiris a déclaré, pour sa part, que son groupe espère trouver un accord à l'amiable avec le gouvernement algérien, autrement, OTH fera appel à l'arbitrage international. Il y a lieu de rappeler, dans ce contexte, que Sawiris a récemment fait part de ses craintes au journal norvégien Dagens Naerinsliv, en déclarant que les chances de réussite de l'opération sont à 50%. Il a estimé que Telenor, qui détient 40% du capital de Vimpelcom, n'est pas motivé à cause des risques de nationalisation qui pèsent sur Djezzy. Ainsi, il confirme que sans Djezzy, premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie, le groupe OTA est diminué. Selon ses propos, Telenor n'apprécie guère la présence d'OTH au Pakistan et au Bengladesh. Des pays où le Norvégien est installé également.