La crise du lait persiste encore dans la wilaya de Béjaïa. C'est toujours les mêmes causes évoquées dernièrement qui font perdurer la pénurie du lait en sachet. En effet, la poudre de lait manque, et les laiteries de la région peinent à maintenir le rythme de production, à cause des perturbations dans l'approvisionnement en poudre de lait. Ces unités travaillent quelques jours pour fermer ensuite, et reprendre dès que la poudre est disponible. La dernière instruction du ministre de l'Agriculture, qui recommande aux laiteries d'intégrer le lait cru dans la production, n'a pas trouvé d'écho favorable à Béjaïa, pour la simple raison que la plupart des laiteries ne disposent pas, pour le moment, de moyens afin de produire le lait cru et le commercialiser. Le problème réside dans la production et la collecte de cette denrée fraîche, même si la wilaya dispose d'un potentiel non négligeable dans la production du lait cru. Par ailleurs, la pénurie du lait en sachet qui persiste toujours à Béjaïa a conduit des commerçants à s'approvisionner à partir des laiteries des autres wilayas, comme Sétif. Hier à Akbou, c'est l'hystérie des achats chez les ménages. Ceux-ci accouraient vers les supermarchés et autres points de vente de lait en sachet dès qu'un sachet est aperçu. Des files interminables se formaient. Le sachet de lait s'est vendu à 40 DA hier à Akbou. Il s'agit du lait cru ensaché, produit par l'unité Giplait de Sétif. Malgré son prix, les ménages d'Akbou se le sont arraché. Tension sur le pain Et comme un malheur n'arrive jamais seul, c'est au tour du pain de «faire des siennes» à Béjaïa. En effet, une tension palpable pèse depuis quelques jours sur ce produit de première nécessité. Les boulangeries enregistrent des files, donnant la vue d'une pénurie du pain. Les boulangers avec qui nous nous sommes entretenus indiquent qu'il y a une pénurie en farine en ce moment dans la région. En conséquence, ils ont dû diminuer leur production journalière. Les prix n'ont subi aucune augmentation, selon leurs dires, mais c'est le produit lui-même qui manque. Par contre, les autres produits entrant dans la fabrication du pain ont connu des augmentations plus ou moins sensibles. A l'instar de la levure, payée 3000 DA la boîte de 10 kg, alors qu'elle valait 2170 DA l'an précédent. Le sel s'est renchérit passant de 5 à 12 DA le kilo, quant à l'améliorant il a «sauté» de 1950 DA en 2009 à 2250 DA le kilo. De l'avis de beaucoup de boulangers, le métier qu'ils exercent ne fait presque plus vivre. Beaucoup d'entre eux ont mis la clé sous le paillasson, à cause des charges qu'ils ne peuvent plus honorer, en plus des dettes.