La «gestion» des parkings sauvages est devenue, ces derniers temps, un gagne-pain pour les jeunes chômeurs. Bab El Oued, comme la plupart des autres communes d'Alger, comptent plusieurs parkings de ce genre. Lazzari est l'un de ces lieux gardés par trois jeunes âgés entre 25 ans et 28 ans. Fateh, l'un des gardiens, nous déclare : «Nous surveillons cet endroit entre 11h et 22h.» Quant à Mohamed, il nous dira qu'il pratique ce travail, parce qu'il n'a pas eu la chance de trouver un emploi stable. «Le gardiennage de voitures est notre unique source de revenu», nous dit-il. Cependant, si cette activité permet aux jeunes gardiens de gagner de quoi vivre confortablement, elle est par contre agaçante pour les automobilistes, car ils sont obligés de payer 30 DA pour le véhicule léger et 50 DA pour le véhicule lourd à chaque fois qu'ils stationnent. Il arrive que ceux qui font plusieurs déplacements par jour dépensent jusqu'à 400 DA. Entre 1200 DA et 5000 DA par mois pour la sécurité de son véhicule En ce qui concerne le parking Lavoisier, il est divisé en deux parties. La première zone est gardée par Azeddine, la deuxième par Bachir. Ce dernier «gère» une parcelle de terrain depuis 2003 où se trouvait un immeuble démoli il y a quelques années. C'est un groupe de 4 personnes qui ont cotisé pour réfectionner ce lieu afin de le transformer en parking. «Rien que pour le goudronnage, nous avons dépensé plus de 20 millions de centimes», nous disent-ils. Ils nous informent qu'ils ont déposé une demande de régularisation au niveau de l'APC de Bab El Oued. Leur demande, précisent-ils, n'a pas eu de suite. Le parking Lavoisier accueille parfois jusqu'à 500 véhicules par jour. Les automobilistes qui viennent se garer pour la nuit sont obligés de verser au gardien entre 1200 DA et 5000 DA par mois, selon le tonnage du véhicule. Même si les propriétaires stationnent devant la porte de leur maison, ils doivent payer le gardiennage. Sinon, ils risquent de payer cher leur refus : soit ils trouveront le lendemain un pneu crevé ou un rétroviseur cassé. Plus grave, certains ne vont plus retrouver leur véhicule. Les jeunes gardiens nous ont déclaré également que depuis l'apparition de ces parkings dits sauvages, les vols de véhicules ont diminué. Mais à quel prix ? Selon les indiscrétions, certains «gérants» de parking arrivent à gagner jusqu'à 35 millions de centimes par mois. A méditer.