A chaque campagne oléicole, le problème de la margine ressurgit sans être réglé définitivement. En effet, ce déchet hautement polluant est déversé dans la nature, depuis que les huileries ont commencé leurs activités. Il existe plus de 400 huileries dans la wilaya de Béjaïa, qui déversent d'énormes quantités de margine dans la nature et surtout dans les rivières. Le constat est amer, puisque les oueds comme le Sahel et la Soummam sont, depuis quelques jours, pollués à la margine. Les eaux de ces rivières sont noirâtres et dégagent de loin une odeur de margine, laquelle se dépose dans les profondeurs de ces eaux, créant ainsi une couche visqueuse, ressemblant à du pétrole. Des rigoles où ruissellent les eaux de la margine finissent par se déverser dans les eaux de ces oueds sans que cela n'émeuve ou n'alerte qui que ce soit. L'on se demande où sont parties ces rares associations de «protection» de l'environnement de la région et les services concernés par ce domaine ? De toute façon, le mal est là et gangrène déjà les lieux. Cette situation est l'œuvre malheureusement d'oléifacteurs, qui hésitent à construire des bassins de décantation afin de piéger la margine et ne faire sortir de leurs huileries qu'une eau débarrassée de ce déchet polluant. Quelques-uns de ces propriétaires d'huileries trouvent cher la construction de ces bassins (6 au total). Pourtant, leur confection ne dépasserait pas 20 000 DA selon les spécialistes ! La margine, un fertilisant bio et riche en éléments organiques Sur un autre registre, la margine, même si elle est considérée comme un déchet, est, au fait, un excellent engrais, bio et riche en éléments organiques, essentiels à l'épanouissement des cultures et pour fertiliser les terres. En effet, ce déchet, acide au demeurant, est inoffensif lorsqu'il est utilisé à bon escient, à des quantités raisonnables. La quantité diffère d'une terre à l'autre, selon sa qualité. Elle va de 50 m3 à 150 m3 l'hectare de margine fertilisante. Ce procédé demeure chez nous inutilisable chez les fellahs qui, par ignorance ou mauvaises idées reçues, ne procèdent pas à la fertilisation naturelle à la margine, un allié de taille pour des cultures bio.