Le spectre de la grève des lycéens de 2008 plane sur Constantine. Depuis le début de ce deuxième trimestre, le mouvement de grève des lycées se propage. Il était timide le premier jour mais de plus en plus de classes de terminale adhèrent au mot d'ordre. Après les élèves du Technicum de Ziadia, ce sont ceux des lycées Ahmed Bey El Mansourah, Kateb Yacine à la nouvelle ville, Souamia au centre ville de Constantine, Youghorta, Zighoud Youcef à Sidi Mabrouk et le lycée de Bekira qui ont rejoint le mouvement hier. La liste reste ouverte à de nouvelles adhésions, selon les élèves qui anticipent le déroulement des cours à 5 mois seulement de l'examen du bac et demandent à ce que les cours soient limités, craignant de ne pas terminer le programme. «Il y a surcharge des programmes scolaires. On n'a pas le temps d'aborder tous les sujets avant de se présenter aux épreuves du baccalauréat», estiment leurs délégués qui ajoutent : «Cette année, le niveau est très faible. Les résultats du premier trimestre sont catastrophiques. Beaucoup d'entre nous ont été admis en classe de terminale avec un 12 de moyenne mais n'ont pu avoir qu'un 8 sur 20 au premier trimestre.» Pour cela, les élèves demandent la limitation des cours ainsi que l'allègement du programme et décident de continuer leur mouvement. Un mouvement que même la fédération des parents d'élèves de la wilaya estime précoce et sans justificatif. Par ailleurs, la direction de l'éducation de wilaya ne reconnaît pas la légitimité de leurs doléances, et précise par le biais de son responsable de la cellule de communication, qu'il est trop tôt pour dire que le programme n'avance pas. De toute façon, la commission d'évaluation des cours enseignés durant le premier trimestre n'a pas encore rendu son rapport. Enfin, il est à rappeler qu'en janvier 2008, des lycéens de terminale ont eu recours également à la grève pour se faire entendre. Ils avaient boudé leurs cours dans la capitale de l'Est, puis dans d'autres wilayas du pays pour soulever le problème de surcharge des programmes et l'augmentation du nombre des épreuves au baccalauréat.