Ouassini Cherifi, le Franco-Algérien qui comparait devant la cour d'assises spéciale de Paris dans un dossier de financement présumé du réseau d'Al Qaïda, a récusé mardi l'«étiquette» de terroriste qui lui est «collée» depuis une précédente condamnation en 2002. «Quand on vous colle une étiquette, elle ne s'enlève pas», a protesté Cherifi, 36 ans, face à l'avocat général, Olivier Bray, qui rappelait qu'il était poursuivi pour des «faits de terrorisme en récidive», soulignant qu'il conteste des faits qui lui sont reprochés. Ouassini Cherifi a récusé également s'être rendu au Pakistan ou en Afghanistan, mais a parlé de voyages en Algérie où son père a une maison, en Turquie, en Egypte, en Arabie Saoudite où il a fait une fois le pèlerinage à La Mecque, et en Angleterre. Arrêté en 2000, il avait été condamné en 2002 pour «association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes». Il a réfuté le fait qu'il soit en contact avec la cellule de Francfort qui préparait un attentat à Strasbourg. «J'avais quatre passeports vierges contrefaits, venant de Thaïlande, et ils devaient servir à envoyer des gens qui voulaient combattre en Tchétchénie», a-t-il reconnu, en précisant que ce n'est pas une raison d'être qualifié de terroriste. «Quand un musulman dit : ‘‘Je veux aider ce peuple'', c'est tout de suite un terroriste !», a-t-il protesté. Cherifi, accusé d'avoir tenté d'organiser en 2005 des braquages destinés à financer les réseaux d'Al Qaïda, avait été condamné en 2002 à cinq ans de prison pour un trafic de faux passeports en lien avec des réseaux islamistes.