La famille Sadji de Maghnia est inquiète pour son fils Ouassini qui, à 30 jours de sa libération, a été transféré encagoulé et menotté, il y a quinze jours, vers une destination inconnue. « Mais, pourquoi ce transfert à un mois de son élargissement ? Ce qui nous fait davantage peur, c'est que même nos contacts au Maroc ne répondent plus à nos appels », s'interroge son frère Badreddine. Selon des sources au royaume, Ouassini, 43 ans, aurait été accusé de trafic de drogue en prison, ce qui expliquerait son transfert dans des conditions – pour le moins qu'on puisse dire – extravagantes : 30 personnes dont des militaires et des civils sont venues l'arrêter dans sa cellule à 5 h du matin. Badreddine, suspectant un coup monté, parle de complot « C'est faux, c'est un coup monté dont on ignore les tenants et aboutissants. J'ai presque la certitude qu'on veut en finir avec mon frère pour on ne sait quelle raison ». Ouassini Sadji a été arrêté à Oujda en 1995 pour terrorisme. Depuis, il purge une peine de 14 ans de réclusion. Le 15 octobre prochain, il devrait être libéré. En Algérie, il a été condamné à 20 ans d'emprisonnement ferme par contumace pour soutien au terrorisme. Selon sa famille, il a bénéficié des avantages de la charte sur la réconciliation nationale. « Nous voulons que l'Etat algérien intervienne ! », souhaite ardemment la famille Sadji.