Après les trois jours d'émeutes, de saccage et de pillage qu'ont connus plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa, le calme revient progressivement, même si dans quelques villes, à l'instar d'Akbou et Sidi Aïch, des escarmouches sont signalées entre de jeunes manifestants qui ne décoléraient pas et les éléments des brigades antiémeutes, qui se sont réfugiés dans les commissariats. A Amizour, alors que dans la matinée il y a eu des actes de destruction, notamment du centre culturel, et la dégradation de l'usine Alex d'aluminium, la tension a baissé dans l'après-midi, et la situation tendait vers le calme, où les services communaux sont intervenus pour le nettoyage. A Akbou, deuxième grande ville de Béjaïa, une grève générale a été décrétée, où durant la journée d'hier tous les commerces et les administrations – ou ce qui en restait – étaient fermés. Une manière de protester contre les actes de destruction qu'a connus la ville et aussi de protester contre la cherté de la vie. Dans l'ancienne ville, c'était le calme qui régnait, alors que dans la nouvelle ville, des centaines de jeunes étaient agglutinés devant le commissariat et le tribunal, saccagé, où se sont retranchés les CNS. Des heurts sporadiques ont eu lieu. En tout cas, un calme précaire régnait encore dans la ville, qui a connu des actes de destruction et de pillage, ces derniers jours. A Barbacha, ce sont des centaines de citoyens qui ont marché hier du siège de l'APC à la daïra pour dire toute leur désapprobation quant à la violence, au pillage et à la destruction des biens publics et privés. Les marcheurs ont également exprimé leur colère contre la cherté de la vie et demandé à ce que les conditions de vie en général soient améliorées pour le bien de tous les citoyens. A Ighzer Amokrane, la situation tendait vers le calme hier, où aucun incident n'a été enregistré, selon nos sources. A Tazmalt, c'était aussi le calme, les gens vaquaient normalement à leurs occupations, l'APC et la daïra fonctionnaient normalement. Les établissements scolaires fermés Il n'y avait pas cours hier, car tous les établissements scolaires étaient fermés. En effet, les élèves en majorité avaient refusé de rejoindre les bancs de l'école, bien que la direction de l'éducation n'eut donné aucune instruction pour la fermeture des établissements. Le climat ne prêtait guère à la reprise des cours, vu la tension qui pesait encore dans la rue, où tout pouvait basculer d'un moment à l'autre. Par ailleurs, ce qui est à déplorer, c'est la destruction avant-hier du CEM nouveau d'Akbou, qui a connu des actes de sabotage, de vandalisme et de pillage d'une rare violence. Du matériel (micro-ordinateurs, mobilier, accessoires...) a été volé par les émeutiers. Le lieu et devenu sinistre et la désolation se lisait sur les visages des enseignants et des élèves qui fréquentent cet établissement. Tout le monde se pose la question quant au devenir des centaines de collégiens qui y sont scolarisés.