Les trois localités offraient l'image d'un champ de bataille en certains endroits. Alors que la ville d'Akbou a retrouvé un calme précaire, après trois jours de violence, Sidi Aïch et de Seddouk ont connu leurs premières escarmouches dans l'après-midi d'hier. La violence avec ses blessés et la destruction des biens publics semble s'installer dans la durée dans certaines localités de la wilaya de Béjaïa. El-Kseur a, en effet, flambé de nouveau, hier. Les émeutes ont donc repris dans cette localité qui enregistre son sixième jour d'instabilité et où les élèves des établissements du moyen et du secondaire ont déserté les bancs depuis le début de la semaine, qui pour s'adonner aux affrontements qui pour sécher les cours sans avoir à le justifier. Les choses ont commencé dès 9h. Les jets de pierres et autres projectiles sur le commissariat de la ville ont vite tourné aux affrontements avec les éléments des brigades antiémeutes stationnées à l'intérieur, qui opèrent, aussitôt sortis sur le terrain, pour repousser les assauts menaçants des jeunes. Les commerces situés près du lieu des échauffourées baissent rideau. Les rues se vident, sont barricadées et livrées aux émeutiers qui, sans interruption, font face aux ripostes des CNS. Les scènes habituelles d'échange d'hostilités reprennent alors pour durer jusqu'à parfois des heures tardives avec des pics de violences entrecoupées d'éphémères accalmies. A Sidi Aïch, un groupuscule de jeunes a, dès le début de l'après-midi, barricadé à l'aide de pneus enflammés les deux axes routiers menant vers le groupement de la Gendarmerie nationale avant d'entamer l'arrosage du bâtiment du groupement. Les éléments de la gendarmerie ne tardent pas à sortir pour pourchasser les émeutiers qui se replient avant de charger de nouveau. Parallèlement, plusieurs autres groupes bloquent les accès à la ville qui se vide en très peu de temps. Les citoyens fuient ainsi l'odeur asphyxiante des gaz lacrymogènes. Les émeutes ont aussi gagné la ville de Seddouk où dès 15h, hier, des dizaines de jeunes ont attaqué les deux corps de sécurité à coups de pierres et cocktails Molotov. Hier, les trois localités de la vallée de la Soummam offraient l'image d'un champ de bataille en certains endroits. Des centaines de blessés, dont certains jugés graves, sont à déplorer depuis la reprise des hostilités. A l'approche des élections, les citoyens redoutent un regain de violence.