Les émeutes qui ont éclaté dans la wilaya de Béjaïa depuis jeudi dernier se sont poursuivies hier, atteignant d'autres localités. Ainsi, après Akbou, Tazmalt, Ighzer Amokrane et Sidi Aïch, qui ont vécu des troubles intenses avec incendies et saccages de plusieurs édifices étatiques, d'autres localités leur ont emboîté le pas. Ainsi, Ighil Ali, Amizour, El Kseur, Ilmatten, Toudja ou encore le chef-lieu de wilaya vivent dans le même climat où tout ce qui symbolise l'état est saccagé et détruit avec furie. Les heurts continuaient dans l'après-midi d'hier à Ighzer Amokrane et Sidi Aïch où les émeutiers ne décolèrent pas. Les face-à-face entre jeunes insurgés et forces de l'ordre continuent de faire rage, et rien n'indique un quelconque apaisement dans les prochaines heures. A Ighzer Amokrane (Ouzellaguen), les forces anti-émeutes font des courses-poursuites avec les jeunes révoltés en s'introduisant dans les quartiers populaires en lançant des bombes lacrymogènes, selon des sources locales. Des blessés, même si leur nombre a baissé par rapport à vendredi, continuent d'être enregistrés des deux côtés. A Akbou, la situation semble tendre vers le calme. Un calme précaire où la moindre étincelle pourrait provoquer de nouveaux heurts. A Tazmalt, c'était le calme plat hier après une nuit d'émeutes qui a vu le siège de la brigade de gendarmerie de la ville pris d'assaut par des jeunes. Les axes routiers comme la RN26, la RN9 et la RN75 demeurent fermés par endroits. En tout cas, le calme n'est pas encore revenu dans la wilaya de Béjaïa. Rien n'indique que la situation rentre dans l'ordre, étant donné que des escarmouches et émeutes sporadiques surviennent de temps à autre dans les différentes localités, surtout sur la route Tazmalt-Béjaïa. Des appels au calme Dès le début des troubles, des comités et autres coordinations regroupant des associations, des citoyens et différentes autorités locales ont lancé des appels en direction des révoltés afin de les inviter au calme et à la retenue. Les comités ont appelé les jeunes insurgés à ne pas tomber dans le piège des «milieux malsains» qui les utilisent afin de tirer profit de cette situation. Peine perdue pour beaucoup de comités qui ont vu rejeter leurs appels, étant donné que les jeunes ne décolèrent pas pour le moment. Un cadavre retrouvé sur les accotements de la RN26 Le cadavre d'un homme a été retrouvé sur les accotements de la RN26, dans la nuit de samedi dernier, au lieudit Boutagout, à la sortie nord-est d'Ighzer Amokrane en allant vers Béjaïa. Le cadavre, selon nos sources, «ne portait pas de traces de blessures» et se trouve actuellement à la morgue de l'hôpital de Sidi Aïch pour autopsie. Des sources croient que la personne serait décédée lors des émeutes qui ont éclaté dans cette localité. Une information impossible à confirmer tant que les résultats de l'autopsie ne sont pas encore rendus.