En dépit des violences sanglantes dans la région d'Abyei, au centre du pays, qui ont fait plus de trente morts, le référendum d'autodétermination du Sud Soudan se déroule «pacifiquement», a indiqué le représentant spécial de l'ONU pour le Soudan, Haile Menkeiros, en visite dans la capitale de l'Equatoria orientale, Torit. «Le processus se déroule bien et de manière pacifique, la sécurité est bonne», a déclaré le représentant spécial qui était accompagné du coordonateur régional de la Mission des Nations unies au Soudan (Minus), David Gressly. Le président du panel de l'ONU en charge d'assister les parties à organiser le scrutin, Benjamin Mkapa, a également salué lundi les autorités pour le bon déroulement du processus le premier jour. Les opérations de vote ont été prolongées d'une heure par jour pour faire face au nombre accru de votants, a indiqué mardi la commission référendaire. Dans une déclaration reproduite par les médias, le vice-président de la commission, Chan Reec, a affirmé que «la participation est très forte» à travers les régions du Sud, où de longues files ont été constatées devant les bureaux de vote. Le taux de participation a atteint les 20% au Sud-Soudan, premier jour du scrutin, selon la même source. «Le pourcentage de ceux qui ont voté hier dans les Etats du Nord était de 14%, et dans le Sud il était de 20%». Par ailleurs, l'ONU a renforcé ses patrouilles à Abyei, cette région pétrolière où des affrontements entre deux tribus ont fait au moins 60 morts depuis quatre jours. Les deux camps : tribu sudiste Dinka Gok et nomades arabes misseriya réputés proches de Khartoum s'accusent mutuellement d'être à l'origine de ces violences. Les affrontements ont eu lieu notamment dans les localités de Cheguei et Chodak. Un chef misseriya a accusé les Dinka Ngok d'avoir déclenché les hostilités vendredi 7 janvier 2011. Ils ont répliqué par l'attaque des postes de police le 9 janvier. De leur côté, les Dinka Ngok, majoritaires dans l'enclave pétrolifère, disent que les Misseriya ont ouvert le feu les premiers comme l'affirme Luka Biong, ministre sudiste dans le gouvernement de Khartoum : «C'est malheureux, des Dinka Ngok ont été attaqués chez eux, sur leur territoire.» Ces deux clans rivaux devaient se retrouver hier autour d'une table à Difra, dans le nord d'Abyei pour tenter d'enrayer l'escalade de la violence dans l'enclave