Malgré les dispositions prises en 2009 dans le cadre de la loi de finances complémentaire, le marché de l'automobile a résisté en 2010. Les ventes ont plutôt progressé, passant de 219 900 en 2009 à 222 000 véhicules en 2010. La suppression du crédit automobile n'a pas eu d'impact, comme il a été redouté par certains banquiers et concessionnaires. En effet, les chiffres communiqués par l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) et le site web auto-utilitaire.com confirment que la tendance du marché est toujours à la hausse. L'Algérie continue à conserver sa position de deuxième marché africain d'importation de voitures neuves, après l'Afrique du Sud. Les importations de cylindrées représentent les besoins de trois pays réunis, à savoir le Maroc (80 000 unités par an), la Tunisie (50 000 unités) et l'Egypte (100 000 véhicules). La marque française Renault a commercialisé, à elle seule, 44 786 unités, se plaçant comme le premier distributeur de véhicules en Algérie. Parmi les modèles les plus vendus, la nouvelle Symbol (21 441 voitures distribuées), réalisant une progression de 21,20% par rapport à l'année 2009. La marque Hyundai, qui vient, quant à elle, en seconde position avec un chiffre de vente de 31 681 cylindrées, a réalisé une progression remarquable de +28,61%, et ce, grâce aux ventes d'Atos (12 037 ventes) et d'Accent (10 202 ventes). Peugeot est classé en troisième position avec 22 839 unités, juste avant Toyota, qui a réussi à vendre, pendant l'année 2010, 19 044 véhicules. Parmi les marques les plus vendues, la Peugeot 207 (9465 ventes), mais aussi l'utilitaire Partner (5051 unités écoulées). Viennent ensuite, dans ce classement comprenant 28 marques, Dacia et Chevrolet avec respectivement 18 023 et 17 784 véhicules vendus. Certaines marques telles que Fiat, Opel et Ford ont connu, par contre, une chute durant l'année 2010. Les prix de ces modèles restent inaccessibles pour de nombreuses bourses algériennes. Le bilan réalisé par l'AC2A n'a pas inclus les ventes réalisées par les groupes Bavaria Motors et GMS concernant les marques Mercedes Benz et BMW. Selon le dernier constat du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis), le volume global des importations en 2010 a reculé, comparativement à l'année 2009, où la quarantaine de concessionnaires, membres de l'AC2A, ont importé près de 230 000 unités. L'Algérie a importé 241 992 véhicules, entre janvier et septembre 2010, contre 289 670 unités au cours de la même période de 2009. La valeur des 226 699 véhicules importés par les concessionnaires est estimée à 206,9 milliards de dinars (près de 4 milliards de dollars). Les importations sont en baisse Pour le président de l'Association des concessionnaires algériens d'automobiles, Mohamed Baïri, les chiffres de ventes de 2010 incluent les commandes effectuées les deux derniers mois de l'année 2009. Il faut tenir compte, selon ses propos, de la baisse des importations de voitures en 2010. Selon lui, les dispositions de la LFC 2009 n'ont pas freiné les besoins en véhicules, précisant que l'Algérie demeure un marché potentiel que ce soit en véhicules utilitaires ou de tourisme. Avec les investissements consentis dans les routes et l'amélioration du pouvoir d'achat, la voiture est devenue indispensable pour la famille algérienne. La progression du tissu économique a induit également des besoins en matériel roulant, dont des entreprises privées et publiques qui disposent d'un parc automobile fort de 800 voitures. «Le marché algérien restera potentiel. Il est le second en Afrique», a tenu à souligner le président de l'AC2A, ajoutant qu'une réunion des membres de l'association sera tenue prochainement pour analyser le marché automobile. Aujourd'hui, deux marques européennes veulent investir dans le montage et la fabrication de voitures en Algérie. Il s'agit de Renault et de Volkswagen, qui ont déjà entamé des négociations avec le gouvernement. Les assureurs se frottent les mains La hausse des ventes de véhicules neufs a permis au secteur des assurances d'améliorer leurs revenus et de réaliser des chiffres intéressants. Le premier assureur algérien, la Société nationale des assurances (SAA), a réalisé une croissance de 13% en 2010 par rapport à 2009. Le nombre de contrats d'assurances automobiles réalisés en 2010 s'élève à 9800 à travers le pays. Au total, 1 018 000 véhicules sont assurés chez la SAA. En termes financiers, le résultat a été satisfaisant, selon le chef de la division marketing, Abdelmalek Benlaribi. La SAA a réalisé un chiffre d'affaires de près de 15 milliards de dinars (14,8 milliards DA). Alliance assurances a, quant à elle, vu son portefeuille d'assurances automobiles progresser de 15% en 2010 par rapport à 2009, selon le PDG de cette compagnie, Hassen Khelifati, joint hier. Les deux assureurs affirment également que le nombre d'incidents a baissé durant l'année écoulée, ce qui fait que la branche n'est pas déficitaire.