Le 14e congrès du Front national avait consacré hier à sa tête Marine Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen qui a fondé, dirigé et incarné ce parti depuis près de 40 ans. Au terme d'un scrutin interne, la vice-présidente du parti et benjamine du clan Le Pen, âgée de 42 ans, l'a emporté durant la nuit face à son rival Bruno Gollnisch, 60 ans. Selon un membre du bureau politique, environ deux tiers des voix se sont portées sur la fille de Jean-Marie Le Pen, un net échec pour son challenger. Entre 23 000 et 24 000 adhérents du parti étaient appelés à s'exprimer pour la première fois démocratiquement sur le nom de leur leader, jusqu'à présent réélu à chaque fois par acclamation. Première à réagir à cette élection, l'association SOS Racisme a estimé que l'arrivé de Marine Le Pen ne changerait rien à la nature du FN, où elle resterait «porteuse d'un discours de haine». Marine Le Pen devrait immédiatement mettre le cap sur la présidentielle de 2012, où les sondages la placent pour l'instant en troisième position derrière l'UMP et le PS, mais où elle ambitionne d'accéder en finale, dix ans après son père. A Tours, une manifestation se voulant un «contre-congrès» anti-FN était prévue hier après-midi à l'appel d'un collectif emmené par la section locale de Ligue des droits de l'homme (LDH) et composé d'une trentaine d'associations, syndicats et partis de gauche.