Le mouvement de grève enclenché à travers quelques wilayas du pays, après que les élèves de certains lycées d'Alger sont sortis dans la rue, semble prendre de l'ampleur. La wilaya de Tizi Ouzou n'est pas en reste. Plus de dix lycées de différentes localités ont connu durant les trois jours passés des mouvements de grève en guise de protestation contre les mesures prises par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, réuni le 13 janvier avec les inspecteurs pédagogiques. A Draâ El Mizan, trois jours de grève ont été décidés par la coordination des trois lycées que compte la commune. Les élèves sont ainsi dans la rue depuis lundi, pour crier leur ras-le-bol contre les décisions du ministère de tutelle, et revendiquer par la même occasion un allégement des cours pour les classes de terminale. Même scénario à Boghni, où des milliers de lycéens ont improvisé une marche pour revendiquer une réelle prise en charge de leurs doléances. Depuis avant-hier encore, c'était au tour des localités de Tizi Ghennif, Draâ Ben Khedda et Maâtkas d'emboîter le pas à leurs homologues de Draâ El Mizan et Boghni. Les lycéens, de plus en plus inquiets d'un avenir incertain, estiment dans leur majorité que «les mesure du ministère sont prises dans le but d'apaiser les esprits après la grève déclenchée à Alger, mais sans prendre compte de l'intérêt des élèves». «On nous dispense des cours l'un après l'autre sans se soucier du niveau d'assimilation», nous dira Slimane, du lycée Krim Belkacem de Draâ Ben Khedda, encore en grève hier, et d'ajouter que «la surcharge des cours est devenue insupportable, mais ce n'est pas avec une date qu'on pense nous faire taire, au contraire, il doit y avoir un allégement de tout le programme». Hier, les deux lycées de cette commune ont été complètement paralysés. D'autres lycées de la haute Kabylie, Aïn El Hammam, Akbil, ont commencé à adhérer, depuis hier, à ce mouvement de protestation qui commence à faire tâche d'huile à Tizi Ouzou. Par contre, les établissements scolaires du nord de la wilaya ont poursuivi jusqu'à hier les cours le plus normalement du monde, sans aucun signe de protestation.