Omar Zerarga, président-directeur général d'Algérie poste, a affirmé que les bureaux de poste n'ont pas été touchés par le phénomène des faux billets signalé récemment dans certains établissements financiers. Selon lui, les grands bureaux de poste, au nombre de 800, sont dotés de compteuses de billets ayant la fonction de détecter les faux billets. Pour ce qui est des petits bureaux de poste, M. Zerarga affirme que les établissements chargés de fournir l'argent à la poste déposent les billets au niveau des chefs-lieux de wilaya qui sont aussi dotés de ces moyens de contrôle. «Tout cela a fait que le phénomène des faux billets n'a pas été signalé avec ampleur dans les bureaux de poste», a affirmé le PDG lors d'une déclaration faite en marge d'une rencontre avec la presse. A propos du manque de liquidités, le premier responsable de cette institution annonce la prise de plusieurs mesures pour dépasser la crise vécue pendant plusieurs mois. La réception des salaires des fonctionnaires et retraités entre le 18 et 26 de chaque mois est l'une des principales raisons ayant provoqué la crise. Pour faire face à cette situation, la direction générale de la poste a adressé un courrier à plusieurs départements leur demandant de revoir la date de dépôt des salaires de façon à étaler et distancer les virements. «Nous avons saisi le secteur de l'éducation et des retraites, et d'autres secteurs économiques seront également concernés», a affirmé M. Zerarga. Comme autre mesure pour résoudre le problème, le PDG annonce l'exonération de la taxe d'alimentation de compte CCP au profit de tous les organismes chargés de fournir des liquidités à la poste. «C'est une mesure provisoire et exceptionnelle qui concerne les entreprises publiques et certaines banques primaires ayant des dépôts importants chez nous», a-t-il souligné. Un dispositif d'entraide entre les wilayas est toujours opérationnel. Des cellules de suivi des liquidités sont installées au niveau de chaque wilaya et ont la mission de transférer de l'argent d'une agence à une autre pour combler le manque signalé. Le PDG a affirmé que certains bureaux de poste ont enregistré un pic de 1 million de personnes reçues en une journée pendant la période de crise. Emeutes : 80 milliards de centimes de pertes M. Zerarga appelle les citoyens à éviter de vider leurs comptes au moment du retrait car ce comportement prive les autres de retrait et crée le manque de liquidités. Il affirme que le taux de décaissement a augmenté de 30% entre 2008 et 2010. La poste a mis sur le marché 1435 milliards DA en 2008, 1640 milliards en 2009 et 2035 milliards en 2010. La contribution de la banque d'Algérie est estimée à 1130 milliards de dinars en 2008, 1195 milliards en 2009 et 1395 milliards en 2010.»La poste essaye de trouver d'autres moyens de fournir la liquidité aux citoyens en faisant appel à d'autres établissements», a ajouté le PDG. Pour ce qui est des opérations, le même responsable relève l'importance et l'intensité du travail fait par la poste, notamment durant la période de crise. Ainsi, la poste a effectué plus de 9,5 millions d'opérations en septembre 2010 pour 186 milliards de dinars, 14,4 millions en novembre 2010 pour écouler 250 milliards, alors que le nombre a été de 8,9 millions en septembre 2009 pour une somme de 148 milliards de dinars. Par ailleurs, le bilan des dernières émeutes qui ont éclaté dans plusieurs régions du pays est lourd pour Algérie poste qui a été touchée dans ses infrastructures. La première estimation des dégâts occasionnés fait état de 80 milliards de centimes de pertes. Ces actes de saccage ont détruit 171 bureaux dont 53 compteurs. Pas moins de 70 GAB et guichets ont été touchés dont 25 irrécupérables. «Nous avons essayé de remettre en service toutes les agences touchées à travers des opérations de lifting. Quatre agences ne sont pas encore ouvertes», a-t-il indiqué. Algérie poste est en phase de lancer une opération avec la direction des impôts pour permettre aux citoyens de verser leurs charges fiscales dans ses bureaux.