Le bras de fer entre les employés contestataires de la Banque de développement local (BDL) et le P-DG se poursuit, provoquant la paralysie de l'institution bancaire dans de nombreuses wilayas du pays. Une délégation dépêchée par le ministère des Finances, avant-hier, poursuit ses «négociations» avec les représentants des travailleurs en grève, sans aboutir, jusqu'à présent, à l'arrêt de la protestation, apprenons-nous de source proche de la direction générale. Le P-DG a dépêché deux directeurs centraux, dont l'inspecteur général, de la BDL pour proposer aux travailleurs la permanisation et l'octroi de points d'indic, comptant parmi les revendications des contestataires, ajoute cette source. Ces propositions ont été rejetées par les employés en grève qui exigent, selon cette source, «le départ du P-DG». Des centaines d'employés venus de différentes agences et autres structures de la banque ont tenu, hier, pour le troisième jour consécutif, un rassemblement au siège de la direction générale, exprimant leur colère face à ce qu'ils qualifient d'«injustice». Ils dénoncent, entre autres, le fait «que de nombreux employés exercent depuis 25 ans sans être titularisés, l'annulation de primes, les conditions de travail défavorables, et l'annulation de la prime de permanence fixée par l'association des banques et établissements financiers (ABEF) à 20%». Nous apprenons de source crédible que le syndicat de la BDL tiendra aujourd'hui une assemblée générale pour débattre de la situation prévalant dans la banque, après le retrait de confiance au président du syndicat par les membres du bureau “en raison de sa non prise en charge des revendications professionnelles et sociales des travailleurs”. La BDL compte 4300 employés, 149 agences et des centaines de clients à travers le territoire national, ajoute cette source. Il est à rappeler que la direction générale avait sollicité les services d'un huissier de justice qui s'est présenté pour constater l'«illégitimité» de la grève, «puisqu'il n'y a pas eu dépôt de préavis dans les délais fixés par la loi». Cette grève a eu lieu de manière «spontanée», après la tentative d'immolation, dimanche dernier, de Lakhdar Malki, agent de sécurité exerçant comme contractuel depuis 18 ans et de sa fille Maria, âgée de 10 ans, dans la matinée, au siège de la direction générale. «J'exerce depuis 18 ans comme contractuel et on m'a muté vers un local délabré à Souidania», nous dira-t-il. Ce père de trois filles, l'une âgée de 14 ans, Maria, âgée de 10 ans et une autre âgée de deux ans, vit avec sa famille dans un taudis infesté de rats ne répondant à aucune norme de vie décente, sur la route menant à Sidi Fredj, rappelle-t-on.