Le ministère des Ressources en eau est satisfait de la qualité du travail accompli par la Société de gestion de l'eau et de l'assainissement de l'Algérois (Seaal), créée en partenariat entre la société française Suez, l'Algérienne des eaux (ADE) et l'Office national de l'assainissement (ONA). Le responsable de l'alimentation en eau potable au ministère, Messaoud Terra, a relevé, hier, la nette amélioration de la distribution de l'eau dans la capitale suite à la délégation de la gestion à la Seaal, mais il a soutenu qu'il «reste encore beaucoup de choses à faire». A six mois de la fin du contrat conclu avec la société française Suez, le ministère finalisera l'audit concernant la prestation assurée par la Seaal dans une quinzaine de jours. Malgré la satisfaction enregistrée, le responsable a jugé indispensable de pérenniser la distribution de l'eau dans la capitale. Les travaux lancés sur certaines adductions ne peuvent être un prétexte pour couper l'eau dans certaines localités, a-t-il insisté, considérant que la mobilisation des ressources et le recours à des sociétés étrangères spécialisées dans le domaine de l'eau a pour principal objectif d'assurer un service équitable à la population. Dans les wilayas d'Alger, d'Oran, de Constantine et de Annaba, le ministère veut atteindre les standards internationaux en termes de distribution de l'eau potable. Pour les autres wilayas où la gestion de l'eau a été déléguée à des sociétés étrangères depuis une année, des audits intermédiaires sont également engagés. «Des améliorations seront apportées en fonction des résultats de ces audits d'étape. Nous exigeons la qualité de service et l'amélioration du système de gestion de l'eau. Nous voulons aussi que les wilayas de Annaba et d'Oran soient bien alimentées comme Alger», a-t-il suggéré. M. Terra n'écarte pas de résilier les contrats de la société allemande Gelsenvasser et la Société des eaux de Marseille qui gèrent respectivement les réseaux de Annaba et de Constantine «si les résultats des audits ne sont pas concluants». Bien que le H24 ne soit pas assuré à travers tout le pays, «70% de la population reçoit l'eau au quotidien». De son avis, il est difficile d'assurer une bonne gestion de 100 000 km de canalisation et des dizaines de barrages pour améliorer la distribution. Pour réduire les fuites d'eau, toutes les wilayas sont concernées par un programme de mise à niveau des canalisations. Un montant de 30 milliards DA est mobilisé pour la réhabilitation de ces réseaux dont les plus vétustes seront les premiers concernés, a-t-il indiqué, annonçant qu'il sera fait appel aux entreprises étrangères pour assurer notamment les missions de régulation des débits et l'installation des dispositifs de réduction des pressions. Les raccordements illicites sont comptabilisés comme fuites d'eau, a expliqué le même responsable, citant le cas de la capitale qui compte 150 000 raccordements illicites qu'il faut régulariser. Il a tenu, par ailleurs, à évoquer l'écart important dans la tarification appliquée par l'Algérienne des eaux (ADE) et les communes qui gèrent l'eau dans certaines localités et qui devra être corrigé. Il est inconcevable, à ses yeux, de payer un abonnement annuel dérisoire de 400 DA dans certaines communes. «Nous n'avons aucune autorité sur les président d'APC tant qu'ils n'ont pas délégué la gestion de l'eau à l'ADE.»