Sur instruction du chef de l'Etat, un conseil interministériel très restreint se tiendra aujourd'hui ou demain sous la présidence du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. A l'ordre du jour, l'examen du processus de levée de l'état d'urgence et les nouvelles dispositions devant prendre en charge la lutte antiterroriste. Trois ministres sont concernés par ce conseil très attendu par la classe politique et les observateurs : le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, et le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia. Le conseil devra étudier le plus rapidement possible tous les aspects liés à la levée de l'état d'urgence, promulgué par décret présidentiel le 9 février 1992 par le président du Haut comité d'Etat, le défunt Mohamed Boudiaf. De même qu'il est question de préparer un autre avant-projet de loi consacré à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé pour combler le vide juridique ainsi créé. A cet effet, des sources concordantes indiquent qu'un comité d'experts et de juristes sera chargé d'élaborer le nouveau dispositif, qui pourra être fin prêt d'ici quelques jours, afin qu'il soit signé par le président Bouteflika sous forme de décret, du moment que l'Assemblée nationale populaire a clôturé, il y a quatre jours, sa session d'automne. Même si le ministre de l'Intérieur assure que la décision ne sera pas prise avant la marche du 12 février, les mêmes sources affirment que la levée de l'état d'urgence pourrait intervenir dans quelques jours, comme l'a implicitement relevé hier Farouk Ksentini, certains allant jusqu'à confirmer la date du 11 février, soit vendredi prochain, vingt-quatre heures avant la tenue du rassemblement et de la marche prévus par une coordination nationale.