Les subventions accordées par l'Etat en matière de consommation électrique aux ménages et aux industriels s'élèvent annuellement à 8 milliards de dollars, selon le PDG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa. Pour faire face au programme d'investissement tracé à l'horizon 2030, la société nationale devra trancher sur plusieurs formules de financement, dont celle de la révision de la tarification de l'énergie, notamment pour «une certaine frange de la population et les industriels», selon les propos de M. Bouterfa. S'exprimant lors de l'émission radiophonique «Invité de la rédaction» de la Chaîne III, le PDG de Sonelgaz est revenu sur la situation de l'entreprise publique confrontée à des contraintes pour financer son programme d'investissement tracé à l'horizon 2030. «Il faudrait plus de 6000 milliards de dinars pour réaliser notre programme d'investissement d'ici 2030. Il faut trouver cet argent. Pour cela, l'Etat a décidé de prélever 1% de la fiscalité pétrolière pour alimenter ce programme. C'est déjà une somme énorme. La deuxième source consiste à revoir notre structure de tarification. Il y a des choses à faire pour permettre aux citoyens de consommer convenablement l'énergie à un montant acceptable. Il y a d'autres producteurs qui profitent de la subvention, surtout ceux qui exportent. Nous pouvons trouver une formule pour récupérer la subvention qui est accordée pour l'exportation», a tenu à expliquer l'invité de la radio. Selon M. Bouterfa, le gouvernement a pris la décision de ne pas arrêter les investissements et de trouver les formules pouvant faire aboutir les projets envisagés. «Comment être au rendez-vous, comment on doit s'y prendre et qui va prendre quoi… Ce sont des questions abordées et débattues avec les pouvoirs publics. C'est vrai que cela nous pose des contraintes de gestion quotidiennes, mais je pense que l'enjeu est d'autant plus important que le problème en lui-même…», a-t-il soutenu de manière un peu confuse. Depuis 5 ans, le PDG de Sonelgaz revendique auprès du gouvernement l'augmentation des tarifs de l'électricité afin d'équilibrer sa situation financière et rembourser les prêts bancaires contractés. Le gouvernement n'a pas répondu positivement, mais il avait accordé d'autres avantages, notamment en matière d'allègement des taux d'intérêt, de prêts remboursables à long terme et le financement du programme d'électrification des zones rurales et de branchement du gaz naturel. En 2010, Sonelgaz n'a pas enregistré de bénéfices, accusant même un léger déficit.
120 milliards de dollars pour le développement des énergies renouvelables A l'horizon 2030, Sonelgaz doit mobiliser 120 milliards de dollars pour développer la production électrique à base d'énergie renouvelable. L'objectif tracé est celui de produire 22 000 mégawatts d'électricité à partir des énergies renouvelables, dont 10 000 MW destinés à l'exportation. Dans cette optique, le groupe public doit solliciter l'aide de partenaires et le financement extérieur. Il faudrait trouver également le marché, selon Noureddine Bouterfa. Cet investissement est intégré dans une politique de développement tracée par le gouvernement, reposant sur trois phases : une première étape consacrée à l'étude et à des projets pilotes (2010-2013), une seconde phase basée sur le lancement des projets (2014-2015) et la troisième portant sur le développement de l'industrie de l'énergie renouvelable (2016-2030). Cette stratégie «réaliste» vise à développer un tissu de production nationale et produire une quantité de 35 000 MW incluant les capacités de production classique. Les retombées en matière d'emploi ne sont pas négligeables. Le PDG de Sonelgaz prévoit le recrutement de 200 000 personnes de manière directe et indirecte.