«Pour l'été 2010, nous avons assez de production électrique, mais avec le problème de distribution, il peut avoir des perturbations», a-t-il précisé. Par ailleurs, M. Bouterfa a annoncé que, vu la situation de découvert bancaire estimé à 200 milliards de DA que vit Sonelgaz, à fin mars 2010, le gouvernement a pris la décision d'intervenir. L'Etat, selon le même responsable, va procéder à l'augmentation du capital social de cette société publique. Une situation héritée par son recours à l'emprunt obligataire et des prêts bancaires, pour le financement de ses projets. L'autre mesure prise par l'Etat, s'articule autour du financement des programmes d'investissements de Sonelgaz sur les vingt prochaines années avec 10 ans de différé pour les investissements remboursables. Selon M. Bouterfa, la situation délicate dans laquelle s'est retrouvé le Groupe Sonelgaz trouve ses origines dans «la non augmentation des tarifs». A ce propos et de son avis, l'augmentation du capital social du Groupe et le financement des programmes d'investissements par l'Etat ne sont que «des mesures transitoires». Cela dit, il ne manquera pas d'ajouter que Sonelgaz «devrait compter essentiellement sur une mesure permanente, à savoir l'augmentation des tarifs d'électricité et du gaz». «En tant que gestionnaire, je suis pour l'augmentation des tarifs, et ce, dans l'intérêt de l'entreprise», a-t-il dit. Et de souligner: «Le gouvernement, pour des considérations sociales, refuse de revoir ses tarifs et Sonelgaz ne peut faire autrement, puisque c'est un organisme d'Etat, mais je tiens à préciser que si une solution d'alternative n'est pas mise en œuvre, dans l'immédiat, le groupe serait incapable de faire face aux dépenses liées essentiellement à l'investissement, aux salaires des agents ou encore au remboursement des crédits contractés.» A ce titre, il a précisé que les dettes accumulées du Groupe sont estimées à 360 milliards de DA. Boutarfa est revenu, aussi, sur le dossier des créances. Il a souligné que près de la moitié des créances de Sonelgaz, soit près de 20 milliards de DA représente les factures non payées des industriels et des collectivités locales. En outre, M. Bouterfa a fait part des pertes financières de 30 % subies par son groupe dont la quasi-totalité est due au vol des câbles électriques, provoquant une saignée oscillant entre 4 à 5 milliards de DA/an.