Khaled Lemmouchia analysait avec beaucoup de lucidité et de modération le match à rebondissements que l'Algérie venait de livrer au Gabon avec, à la clé, un match nul qui aurait pu à une petite poignée de minutes près être une victoire. Au sortir des vestiaires du stade international du Caire, théâtre de la finale et de la seule victoire du Soudan dans la CAN en 1970, le milieu algérien était très zen. Vous aviez la victoire en main après avoir marqué votre deuxième but. Il restait trois minutes de temps additionnel quand les Gabonais ont égalisé. Que s'est-il passé ? Khaled Lemmouchia : Une faute d'inattention comme il s'en produit parfois en certaines circonstances. Notre tête était déjà dans la victoire. Nous n'avons pas su ou pas pu rester vigilants. On s'est un peu déconcentré quand au contraire il aurait fallu tenir le ballon, empêcher l'adversaire de s'en saisir. L'équipe est jeune, manque d'expérience. Il en faut dans une épreuve comme le CHAN. Vous aviez déjà encaissé le premier but alors que vous jouiez à 11 contre 10 depuis un quart d'heure. C'était déjà une faute d'inattention ? Non, on s'est laissé surprendre sur une faute anodine. Mais ce but, curieusement, nous a fait du bien, après un moment d'hébétude. On s'est remis dans la partie. On savait que ce match était important et qu'il fallait tout faire pour accélérer le jeu, pour presser la défense gabonaise afin d'égaliser. Ce que nous avons fait. Plus le second but nous a, en quelque sorte, anesthésiés. Dans notre esprit, on avait six points, on était presque qualifiés. Vous qui avez l'expérience de la Ligue des champions avec l'Entente de Sétif, quelle différence faites-vous avec le CHAN ? La grosse différence, c'est qu'ici, sauf contre le Soudan, on joue sur terrain neutre. La pression n'est pas la même. Nous, on doit faire en sorte de gagner. C'est notre mission. Maintenant, il arrivera ce qui arrivera.